SERIE 5/5Comment Jules Verne et Disney ont fait du kraken un monstre des mers

VIDEO. «Monstres légendaires»: Le kraken, cet animal des profondeurs devenu un monstre à cause de Jules Verne

SERIE 5/5Dix tentacules géants qui sortent de la mer pour attaquer un bateau, voilà l’image la plus répandue du kraken, une image popularisée par le « Vingt mille lieues sous les mers » de Jules Verne et de Disney…
Floréal Hernandez

Floréal Hernandez

L'essentiel

  • 20 Minutes propose une série d’articles sur les monstres légendaires.
  • Aujourd’hui, le kraken, monstre des mers, qui existe bel et bien et a nourri la littérature et le cinéma mais beaucoup de séries Z.

20 Minutes, en partenariat avec Retronews, le site de presse de la Bibliothèque nationale de France, propose une série d’articles sur les « monstres légendaires ». Aujourd’hui, on plonge en eau profonde à la découverte du kraken.

Dans son nom, on entend déjà le bruit de la coque d’un bateau cédant sous la pression de ses tentacules. Les marins que la bête emporte sont « à jamais perdus ». « Tous les suçoirs, ventouses irrésistibles, se collent, s’enfoncent, pénètrent, absorbent, tiennent et détiennent, retiennent à jamais la proie qui se débat en vain. » Une description du kraken qui n’est que littérature, ici sous la plume de Jean-Camille Fulbert-Dumonteil à la fin du XIXe siècle dans Le Petit Marseillais. Car si l’animal existe, il est surtout l’objet de fantasmes depuis notamment l’apparition du calmar géant dans Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne en 1870.



Oui, le kraken est un « super calmar géant », dixit Pierre-Yves Garcin, auteur de Tentacules. De la science à la fiction – et ne dites pas « calamar » car « c’est le terme espagnol pour l’encornet cuisiné », prévient ce « chercheur amateur » – mais des attaques de bateaux ou d’hommes certifiées, il y en a eu « très peu ». D’ailleurs, les plus connues sont des canulars. « Il y a notamment cette tentative d’escroquerie à l’assurance avec des centaines de témoins affirmant avoir vu un calmar de 50 m coulé un bateau, le Pearl, dans le Golfe du Bengale », rappelle Pierre-Yves Garcin.

Dix tentacules et un bec corné

Le « monstre » doit sa notoriété à ses proportions XXL. En novembre 1878, un calmar géant de 17 m s’est échoué à Thimble Tickle, sur les côtes canadiennes de la province de Terre-Neuve. Mais des « témoignages sérieux », selon notre chercheur amateur, ont aperçu un animal de 22 m dans la mer du Nord. « Il y a eu beaucoup d’observations à l’apogée de la chasse baleinière à la fin du XIXe, début du XXe siècle », ajoute-t-il. Le calmar géant est d’ailleurs évoqué dans Moby Dick d’Herman Melville (1851) : « On dit que les rares baleiniers qui l’ont vu ne rentrèrent jamais au port pour en parler. » Là encore, ce n’est que littérature. Les écrits plus procéduriers de la Royal Navy font état « dans un rapport de 1942 d’une observation nocturne d’un calmar géant long comme une corvette [navire de guerre], soit près de 50 m », explique Pierre-Yves Garcin.

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Doté d’un bec comme tous les céphalopodes, le kraken qui croise dans « toutes les mers plutôt fraîches » est muni de dix tentacules. « Huit petites et deux grandes qui font 1,5 fois la longueur de son corps, avec celles-ci il chasse. Les petites lui permettent d’apporter sa proie vers la bouche qu’il déchire en pièces pour le manger petit à petit », détaille Pierre-Yves Garcin.

Le kraken, monstre de « beaucoup de séries Z »

Bien que hors normes, le calmar super géant est à la merci d’un prédateur : le cachalot, friand de sa chair. On a retrouvé des empreintes de ventouses de calmar sur certains animaux « de 2,5 mètres d’épaisseur, la bestiole [kraken] devait atteindre les 40 m », souligne l’auteur de Tentacules.

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Popularisé par la littérature au XIXe siècle, le kraken est devenu le monstre d’une « trentaine de films, selon Pierre-Yves Garcin. Beaucoup de séries Z qui n’ont pas grand-chose à voir avec la réalité. » Le calmar géant de Disney dans 20.000 lieues sous les mers (1954) relève « de la science-fiction ». Le géant américain l’a remis au goût du jour dans le deuxième Pirates des Caraïbes (2006). Seul le film L’œil de la bête trouve grâce aux yeux de notre chercheur amateur.