VIDEO. L'esprit camping: Combien ça coûte, des vacances au camping le moins cher de France?
SERIE D'ETE (2/3)•En cette fin de semaine, « 20 Minutes » vous emmène dans le camping le moins cher de France, à Mélisey (Haute-Saône). Deuxième épisode autour du budget des vacances à La Bergereine…Bruno Poussard
L'essentiel
- Cet été, 20 Minutes vous emmène dans le camping le moins cher de France où chacun paye 5 euros la nuit, à Mélisey (Haute-Saône).
- Le deuxième épisode de cette série d’été est consacré au budget des campeurs de la Bergereine.
De notre envoyé spécial à Mélisey (Haute-Saône),
« Avant, on allait souvent dans le Midi. Mais c’est devenu beaucoup trop cher. Pour le coût de deux semaines là-bas, on peut quasiment passer quatre mois ici. » A Mélisey (Haute-Saône), la Bergereine n’est pas surnommée ''le camping du cœur'' pour rien. Frédéric et Marie-France Vidberg, venus en voisins d’Héricourt, à 35 km, le prouvent.
Après avoir découvert le camping le moins cher de France à la télé, ces retraités sont comme les autres venus y chercher « calme » et « ambiance » avec leur caravane. Et un prix : 5 euros la nuit par tête, 2 euros pour l’électricité, un euro pour laisser leur installation les soirs où ils retournent dans leur HLM, et pas un centime de plus pour leur petit chien.
« On n’a pas besoin d’un camping 5 étoiles »
S’ils ne se disent « pas les plus démunis », Monique Hanclot et Francis Moeckes, venus de Charmes (Vosges) en camping-car, ont été séduits par les mêmes arguments du gérant, Gégé, sur les ondes : « Dans ses paroles, il s’adresse toujours aux gens aux plus faibles salaires, ceux qui n’arrivent pas à se payer des vacances. »
Leurs deux premières semaines ici leur ont coûté 120 euros pour l’emplacement, une cinquantaine d’euros pour les courses et un peu moins en essence pour couvrir les 100 bornes qui les séparent de Mélisey. « De toute façon, on n’a pas besoin d’un 5 étoiles, on est mieux ici, on est tranquilles, on peut tout laisser ouvert », prolonge Monique, 66 ans. « Mais si une famille avec des enfants arrive et que c’est plein, on est prêt à céder notre emplacement. »
Avec deux enfants, Manu et Véro, venus d’Isère, partent en vacances un an sur deux. Grâce aux deux caravanes prêtées sans surplus à la Bergereine, cette semaine du 15 août leur revient à 154 euros pour quatre. Auxquels il faut ajouter près de 60 euros pour le trajet aller, un budget nourriture proche de celui de la maison et quelques sorties.
Des budgets souvent limités et millimétrés
Installée sur le même emplacement depuis désormais douze ans, Cathy, elle, vient de Pont-de-Roide (Doubs) avec sa tante handicapée – dont elle s’occupe – et son petit-fils. Aide à domicile, cette Franc-Comtoise de 53 ans habituée des lieux doit aussi faire attention à ses dépenses afin de passer son mois de vacances à Mélisey :
- 300 euros pour l’emplacement au camping pour eux trois
- une facture d’électricité de quelques dizaines d’euros payée au compteur
- une vingtaine d’euros pour le déplacement
- environ 150 euros de courses alimentaires pour tous les trois
- des sorties souvent peu coûteuses
« Ce matin, on a été au magasin Noz et on a pris un McDo pour le petit au retour, mais je n’ai pas les moyens d’aller au restaurant, reconnaît cette femme au grand cœur. L’été, on mange souvent un peu moins, on fait beaucoup de salades, mais on fait souvent les courses au Lidl ou dans d’autres commerces peu chers. » Les activités sont limitées.
Entourée d’amis rencontrés au fil des ans à la Bergereine, Cathy n’hésite pas à couper les cheveux d’un autre campeur ou de réceptionner des appels pour aider les gérants du camping. Sinon, elle passe son temps à discuter, à jouer aux cartes ou aux boules. Son petit-fils d’une dizaine d’années, lui, joue avec d’autres enfants, quand il y en a.
Quelques sorties peu dépensières à proximité
Venu avec sa copine et leurs deux enfants au camping où son grand frère Cyril a, lui, décidé de s’installer à l’année (comme deux autres), René, 24 ans, connaît aussi le budget de sa semaine de vacances dans la quiétude : entre 150 et 180 euros (avec tente et sans électricité). « Le camping est simple, mais il y a tout dans le secteur. »
Deux bases de loisirs à proximité, une rivière (au niveau toutefois bien bas en août) et quelques magasins font office de sorties peu dépensières, avec une voiture sans permis peu consommatrice en essence. Sa compagne, Valérie, se réjouit : « Au moins ici, c’est moins cher qu’ailleurs et les gens sont plus sympas. On n’a pas besoin d’aller loin pour les vacances, c’est top. »