Effondrement du viaduc de Gênes: Y a-t-il des risques en France où un pont sur trois a besoin de réparations?
CRAINTE•Le gouvernement français a récemment commandé un audit sur l'état et la vétusté des ponts dans l'Hexagone...20 Minutes avec AFP
La catastrophe de Gênes réveille les craintes de notre côté des Alpes. En France, 30 % des 12.000 ponts que compte le réseau routier non concédé à des sociétés privées sont à réparer, 7 % d’entre eux présentant même un « risque d’effondrement » à terme, indique un récent audit demandé par le gouvernement français.
La dégradation des chaussées et des ouvrages d’art est jugée « préoccupante » par le rapport, qui qualifie de « vieillissant et dégradé » le réseau routier français non concédé à des sociétés privées. Il s’étend sur 12.000 km, qui s’ajoutent aux 9.000 km d’autoroutes concédées. Un constat très préoccupant car en moyenne, un pont « n’est réparé que 22 ans après l’apparition des premières dégradations », selon le document.
800 millions d’euros prévus dans le budget 2018
17 % des routes nationales étaient gravement endommagées en métropole en 2016 contre 14 % dix ans plus tôt, soit 2.040 kilomètres au total, selon ce rapport. A l’origine des dégradations, les hivers rigoureux et les intempéries qui sont à l’origine de l’arrachement des couches superficielles des routes, et un trafic élevé avec des pointes de trafic supérieures à 30.000 véhicules par jour sur certaines portions. « Si les voies ne sont pas réparées à temps, l’eau s’infiltre et attaque la structure de la chaussée ».
Le document estime à 1,3 milliard d’euros en moyenne par an le coût des dépenses annuelles à prévoir pour l’entretien et la remise en état du réseau. Cette année, le budget prévoyait 800 millions d’euros, soit 100 millions de plus qu’en 2017.
« L’entretien, c’est notre priorité, ça se traduit dès le budget 2018 et ça se traduira pendant plusieurs années », a assuré la ministre des Transports Elisabeth Borne interrogée mercredi sur Franceinfo après l’effondrement du viaduc Morandi à Gênes. La ministre a rappelé sa volonté de présenter « à la rentrée » une loi de programmation des infrastructures.