Méditerranée: Le risque de noyades est «maximal» ces jours-ci dans l'Hérault... Voilà comment réagir
SECURITE•Le vent du sud va générer des courants dangereux...Jean Saint-Marc
L'essentiel
- Un «coup de mer» sur le littoral héraultais inquiète les autorités, qui lancent un appel à la prudence.
- Le risque de noyade est élevé : en 2013, un épisode similaire avait entraîné la mort de dix personnes en un week-end.
«Des coups de mer, on en a vu et on en verra d’autres. » Pour qui a le pied marin, comme ce sauveteur de la SNSM, le coup de mer qui se produit ce mardi et ce mercredi sur les côtes héraultaises n’a rien d’inquiétant.
Il l’est nettement plus pour les touristes et baigneurs qui risquent facilement de se faire emporter par les courants créés par un méchant vent du sud.
En 2013, dix morts en un week-end
« En 2013, on a eu ce type d’épisode : il y a eu dix morts en un week-end », met en garde le lieutenant-colonel Jérôme Bonnafoux, à l’origine avec les sapeurs-pompiers héraultais d’un appel à la vigilance face à un risque « maximal » de noyade. « Quand on a ce type de vent, on a des courants d’arrachement, avec des petites baïnes qui se creusent, explique-t-il. Le courant vous attire vers le large, et c’est là que les baigneurs s’épuisent. »
Entre 75 centimètres et 1,50 m de houle sont attendus, ce qui, en mer Méditerranée, est assez impressionnant. « Il fait beau, l’eau est très chaude, les gens s’amusent dans les vagues parce qu’ils pensent qu’elles ne sont pas dangereuses… Et ils ne réalisent pas qu’il y a des courants », conclut Jérôme Bonnafoux.
Face au risque de noyade, les pompiers ont décidé de mobiliser des renforts sur le littoral héraultais : une quinzaine de sauveteurs aquatiques spécialisés ont été envoyés sur les plages, directement sur les postes de secours. Les plages sont d’ailleurs surveillées plus tard que d'habitude ce mardi, pour protéger les travailleurs qui se baignent à la sortie du bureau ou les touristes qui attendent les heures plus fraîches pour aller à la plage.
Quels sont les conseils à suivre ?
« Les sauveteurs auront plus de boulot, c’est sûr et certain », lâche Teddy Perrin, de la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer) du Cap d'Agde. Les secouristes conseillent, plus que jamais, de se baigner uniquement dans les zones surveillées. « On a chez nous des plages à l’infini, sourit Laurent Sagnimorte, chef de secteur plage à la SNSM de Palavas-les-Flots. Mais il faut comprendre qu’une petite partie seulement est surveillée. Dans ces zones-là, on assure un secours à la minute… Donc les baigneurs ne doivent pas hésiter. »
Et si jamais vous vous faites emporter par un courant, « il ne faut surtout pas lutter, faire des grands gestes et pousser des grands cris pour être rapidement repéré », reprend Laurent Sagnimorte. Cette année, depuis le 15 juin, dix personnes sont mortes noyées dans l’Hérault. Et les sapeurs-pompiers ont comptabilisé 241 débuts de noyade, beaucoup plus que d’habitude.