Coupe du monde 2018: Relaxe pour un homme jugé pour agression sexuelle à Paris
JUSTICE•L'homme de 50 ans était accusé par une jeune femme de s'être masturbé derrière elle...20 Minutes avec AFP
Le prévenu a « été relaxé au bénéfice du doute ». La justice a relaxé jeudi soir un homme de 50 ans qui était jugé en comparution immédiate à Paris, soupçonné d’agression sexuelle d’une jeune femme sur les Champs-Élysées lundi pendant les festivités célébrant le retour des Bleus après leur titre mondial.
Le procureur de la République avait requis une peine de quatre mois de prison avec sursis assortie d’une mise à l’épreuve pendant 18 mois, consistant en une obligation de soins. L’homme, qui a toujours clamé son innocence, « a profité de la foule en liesse, de l’anonymat de la foule », avait déclaré le procureur lors de son réquisitoire, donnant comme exemple les événements survenus en Allemagne lors des célébrations du Nouvel an 2016 où de nombreuses femmes avaient été agressées sexuellement.
« Un mouvement de va-et-vient »
Absente à l’audience, la plaignante, âgée de 21 ans, avait affirmé à la police avoir senti, alors qu’elle était dans la foule qui attendait le passage des Bleus sur les Champs-Élysées, « un mouvement de va-et-vient contre la raie de ses fesses », selon son récit relaté par le tribunal. Elle s’était alors retournée et avait vu un homme en train de se masturber derrière elle.
Le prévenu, marié, au casier judiciaire vierge mais présentant de « très sévères troubles psychiatriques », selon le tribunal, a affirmé n’avoir « jamais agressé personne ». La jeune femme se serait « vengée » en allant voir la police « parce que j’ai refusé de (lui) céder ma place pour voir les Bleus », a-t-il dit. Aucun témoin n’a pu confirmer les propos de la jeune fille.
Interpellé par deux gendarmes dans la foule, le prévenu était en outre jugé pour rébellion mais a aussi été relaxé pour ces faits. Selon lui les gendarmes l’ont « sorti de la foule et jeté par terre » lui ont « cassé l’arcade sourcilière » et « roué de coups ». Il s’est vu prescrire six jours d’interruption temporaire de travail (ITT).
Pas de hausse des plaintes
Un mineur, également poursuivi pour « agression sexuelle » en marge des célébrations du Mondial, avait quant à lui été présenté mardi à un juge des enfants. Depuis le soir de la finale victorieuse, les témoignages de femmes dénonçant des agressions sexuelles pendant les festivités se sont multipliés sur les réseaux sociaux.
Aucune tendance à la hausse des plaintes pour agressions sexuelles n’a été constatée dans les grandes agglomérations, a toutefois indiqué en début de semaine le ministère de l’Intérieur, sans donner de chiffres. Le préfet de police de Paris Michel Delpuech a lui appelé les victimes de tels faits à les porter « à la connaissance des services pour que les investigations soient menées ».