Haute-Savoie: L'accès au Mont-Blanc va être limité à cause de la surfréquentation
MONTAGNE•Cet arrêté, qui a pris effet samedi, résulte « du dépassement récurrent et significatif de la capacité d’accueil du refuge du Goûter » et « des risques graves d’atteinte à l’ordre public »…H. B. avec AFP
La montagne des Alpes est victime de sa surfréquentation. Le préfet de Haute-Savoie a pris vendredi un arrêté restreignant pour huit jours, à partir du 14 juillet, l’accès au sommet du Mont-Blanc par l’itinéraire classique de l’Aiguille du Goûter.
Cet arrêté, qui a pris effet samedi, résulte « du dépassement récurrent et significatif de la capacité d’accueil du refuge du Goûter » et « des risques graves d’atteinte à l’ordre public », en termes de sécurité, de salubrité et de tranquillité, « induits par cette surfréquentation », explique la préfecture dans un communiqué.
Accès réservé aux personnes justifiant d’une réservation au refuge du Goûter
« L’accès au sommet du Mont-Blanc via cet itinéraire, au-delà du Glacier de Tête-Rousse, n’est autorisé qu’aux seules personnes justifiant d’une réservation au refuge du Goûter, pour s’assurer qu’ils disposent bien d’une solution d’hébergement nocturne dûment identifiée sur l’itinéraire », ajoute-t-elle.
« L’application de cet arrêté ne fait pas obstacle à l’accueil au refuge du Goûter de personnes se présentant sans réservation dans un état de détresse, justifiant un accueil au titre du principe de solidarité en montagne », précise-t-elle.
Une succession de décès l’été dernier
L’été dernier, 14 personnes sont mortes (contre 9 en 2016) et deux sont portées disparues sur les voies d’accès au Mont-Blanc.
Face à cette succession de décès, souvent liés à des imprudences ou une inexpérience de la haute montagne, le maire de Saint-Gervais Jean-Marc Peillex avait pris un arrêté municipal en août 2017, obligeant tout alpiniste empruntant cet itinéraire, dit « voie royale », par le Goûter, à être suffisamment équipé. L’édile souhaitait ainsi « taper sur les doigts » des « têtes brûlées » face au « refus d’entendre les messages de prévention ».