TRANSPORTSUn an après, la LGV Bordeaux-Paris est un « immense succès » pour la SNCF

Bordeaux: La LGV vers l’île de France a transporté 5,5 millions de voyageurs en un an

TRANSPORTSUn an après la mise en service de la ligne Bordeaux-Paris, la SNCF vante les très bons chiffres (fournis hors impact grève) de fréquentation. Si beaucoup d’usagers sont satisfaits certains pointent des tarifs trop élevés…
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

L'essentiel

  • La SNCF a fait le bilan un an après la mise en service de la ligne de Bordeaux vers l'île de France, parlant de 5,5 millions de voyageurs transportés.
  • Sur les quais bordelais, les voyageurs apprécient le gain de temps mais pointent des tarifs élevés.
  • Les lignes TER auraient aussi bénéficié d'un effet LGV avec une hausse global du trafic de 13 % sur la région, en un an.

«J’essaie de réserver le plus tôt possible quand je le peux et j’ai la carte week-end mais les tarifs ont augmenté, assure Valérie, 53 ans, qui emprunte la nouvelle ligne Bordeaux-Paris tous les deux mois, pour des raisons professionnelles. » Elle trouve les aménagements des nouvelles rames Océane « simples mais confortables » soulignant que c’est la réduction spectaculaire du temps de parcours qui l’a séduite.

Les usagers pointent des tarifs à la hausse depuis la mise en service de la ligne le 2 juillet 2017.
Les usagers pointent des tarifs à la hausse depuis la mise en service de la ligne le 2 juillet 2017.  - M.Bosredon / 20 Minutes

A l’heure du bilan un an après la mise en service de la ligne à grande vitesse vers la capitale, la SNCF a expliqué qu’elle a conquis 18 millions de voyageurs entre l’Ile de France et le Sud-Ouest, (soit une hausse de trafic de 27 %) et 5,5 millions de voyageurs entre Bordeaux et l’Ile de France (soit une hausse de trafic de 70 %). « Un immense succès » pour la directrice TGV Atlantique Gwendoline Cazenave. Mais ces chiffres ne prennent pas en compte l’impact de la grève intermittente sur le réseau SNCF ces derniers mois et s’en trouvent un peu tronqués.

« On avait besoin de ce succès car le modèle LGV était attaqué de toutes parts, a estimé Alain Rousset, le président de la région Nouvelle-Aquitaine. On a dit que c’était un train pour les cadres supérieurs alors que c’est un métro à l’échelle de la France. »

Une insatisfaction sur les prix

Christophe Lafaix, 66 ans, s’apprête à reprendre le TGV pour Paris ce mercredi. Cet habitué, qui emprunte la ligne une fois par mois environ, est un peu déçu de l’aménagement des rames : « Je trouve que c’est un peu moins bien qu’avant, il y a un peu moins d’espace au niveau de la seconde, mais j’imagine que c’est mieux en première ». Il a hésité à faire cet aller-retour car il a dû prendre son billet au dernier moment et l’aller lui a coûté 79 euros. « Les tarifs augmentent beaucoup et je ne comprends pas pourquoi ils ne bradent pas les places les derniers jours ».

Pour ce premier anniversaire, Gwendoline Cazenave a pointé les efforts déployés sur le volet low-cost avec Ouigo, et des tarifs d’appel à 18 euros. Un client sur trois n’aurait pas voyagé sans cette nouvelle offre low-cost, affirme la SNCF. « Et on veut encore développer l’attractivité de la ligne cet été avec 185.000 petits prix (des places TGV et Ouigo proposées sur la ligne Bordeaux-Paris à moins de 45 euros) », souligne la directrice TGV Atlantique.

Un effet LGV pour les lignes TER ?

La ligne a grand vitesse provoquerait « un regain de fréquentation sur certaines lignes TER », selon Philippe Bru, directeur régional SNCF Nouvelle Aquitaine. Les lignes entre Bordeaux Angoulême (+ 31 % de fréquentation), Bordeaux-Saintes (+ 29 %) et Bordeaux-Hendaye (+21 %) seraient les premières à en bénéficier. Un succès attribué à la remise à plat, demandée par la Région, de 85 % des horaires des correspondances entre TER et TGV dès juillet 2017. Au total, la hausse du trafic en correspondance TER s’établit à +13 % en un an.

Fort de ce succès de la grande vitesse, Alain Rousset a redit sa détermination à œuvrer pour que les deux lignes envisagées dans le Sud : Bordeaux-Hendaye (vers Madrid) et Bordeaux-Toulouse voient le jour. Il estime que les réductions des temps de trajets y seront spectaculaires. Il s’est dit aussi favorable à des liaisons vers Londres et Bruxelles pour que les déplacements soient le plus « décarbonés » possible.