Pyrénées-Orientales: La préfecture accepte de réexaminer la situation des vignerons japonais menacés d’expulsion
SOCIETE•Le couple, installé à Banyuls-sur-Mer, a reçu une obligation de quitter la France...Nicolas Bonzom
L'essentiel
- A Banyuls, un couple de vignerons japonais est menacé d’expulsion.
- Leur vin naturel est très apprécié par de prestigieuses tables.
- La préfecture a indiqué qu'elle était d'accord pour réexaminer leur situation.
Le préfet des Pyrénées-Orientales a décidé de réexaminer la situation du couple de vignerons japonais installé à Banyuls-sur-Mer, menacé d’expulsion du territoire français.
La préfecture a invité les deux vignerons « à communiquer l’ensemble des éléments techniques et financiers, non transmis précédemment, motivant un nouvel examen de leur demande de titre de séjour. Ces documents seront susceptibles de conforter les éléments recueillis par la préfecture auprès des professionnels du monde viticole, du président de la Chambre d’Agriculture et des parlementaires », apprend-on ce jeudi.
De prestigieux restaurants séduits
« Un récépissé de demande de titre de séjour leur sera délivré », note la préfecture.
Les deux amoureux de la vigne ont reçu le 12 avril une obligation de quitter le territoire. Hirofumi et Rie, installés dans la commune depuis 2016, ont investi 150.000 euros pour produire des vins naturels. Leur cuvée est pourtant « une réussite », avait témoigné leur avocat : « Des restaurants comme Can Roca à Gérone, qualifié de meilleur restaurant du monde, et Le verre volé, à Paris, ont été conquis », avait souligné Jean Codognès.
Des ressources insuffisantes
Contactée mardi par 20 Minutes, la préfecture avait indiqué qu’un titre de séjour « ne peut être délivré qu’aux personnes qui justifient de ressources suffisantes, indique la préfecture. Les éléments transmis par les intéressés ne permettent pas de justifier du revenu minimal fixé par la loi. Le titre de séjour n’a pas pu leur être délivré. »
Arrivé en France en 2011 pour faire du vin, le couple s’est formé avant de se mettre à son compte, en travaillant comme ouvriers agricoles ou cavistes, et en passant des diplômes de responsable d’exploitation agricole et de technicienne en œnologie.
Un recours a été déposé devant la justice, il devrait être étudié le 6 septembre.