EDUCATIONVIDEO. «L'école de la deuxième chance m'a redonné confiance»

VIDEO. Marseille: «L'école de la deuxième chance m'a redonné confiance»

EDUCATIONL’école de la deuxième chance fête ses vingt ans. Portraits croisés de deux stagiaires…
Mathilde Ceilles

Mathilde Ceilles

L'essentiel

  • L'école de la deuxième chance fête ses vingt ans à Marseille
  • Portraits croisés de deux anciens stagiaires

Ce jeudi, la ministre du Travail Muriel Pénicaud est venue à Marseille fêter le vingtième anniversaire de l’école de la deuxième chance, la première structure de ce type à ouvrir ses portes en Europe en avril 1998. Ce système, qui aujourd’hui s’est répandu dans d’autres villes, vise à accompagner des jeunes sans formation pour leur trouver un emploi ou une qualification.

Vingt ans plus tard, l’école est toujours là. Les années passent, mais les problématiques demeurent. Selon nos confrères de France Bleu, 17.000 jeunes des Bouches-du-Rhône sont sans diplôme dans les Bouches-du-Rhône. Chaque année, cette structure accueille plus de 850 jeunes.

Décrochage scolaire

Marin et Abdel Baki ont une dizaine d’années d’écart. Ils ont toutefois un point commun : celui d’avoir été, à des périodes différentes, stagiaire de l’école de la deuxième chance, qui, chaque fois, a été décisive pour leurs futurs. Malgré les années, leurs parcours se recoupent. A 21 ans, Marin arrête ses études, sans obtenir son bac pro. En septembre 2016, avec la volonté farouche de s’en sortir et obtenir un diplôme, il devient stagiaire de l’école de la deuxième chance.

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Il obtient à la fin de son stage un service civique au sein de l’école, où il découvre notamment l’événementiel, puisque chargé d’aider à l’organisation des vingt ans. « L’aventure se finit dans quelques jours, et je cherche une entreprise en alternance pour un bac pro gestion des administrations, pourquoi pas dans le domaine de l’événementiel. »

« Je faisais des bêtises de quartier »

Une dizaine d’années plus tôt, Abdel Baki met fin à un parcours scolaire chaotique dans les quartiers Nord de Marseille. Il ne parvient pas à s’adapter au système scolaire, dans lequel il s’ennuie. « J’avais des problèmes de comportement, je faisais des bêtises de quartier, se souvient-il. J’avais un niveau scolaire catastrophique. Je n’accrochais pas, je ne retenais rien. Mais je voulais suivre un chemin droit, pas faire de prison, et dormir tranquille. »

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Boxeur de haut niveau, il intègre en 2004 l’école de la deuxième chance. Aujourd’hui, un DEJEPS et un diplôme d’éducateur spécialisé en poche, le trentenaire travaille auprès de jeunes du Panier.

« Les codes du jeu de la société »

Pour les deux anciens stagiaires, l’école a été un booster. « A l’époque, je me sentais voué à l’échec, se souvient Abdel Baki. D’où je viens, il y a tellement de barrières qu’on pense que rien n’est possible. Alors que j’ai appris que, avec un peu de culot, tout peut se faire. » « Personnellement, je n’avais plus d’espoir, renchérit Marin. Cette école m’a redonné confiance en moi. » « Et puis, les jeunes n’ont pas à se gratter la tête pour trouver un stage, l’école est là pour les aider, se réjouit Abdel Baki. Cela m’a permis de franchir des portes que je n’aurais même pas eu idée de pousser. »

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A les écouter, l’école leur a également inculqué un certain savoir être. « L’école de la deuxième chance m’a donné les codes du jeu de la société, sourit Abdel Baki. Ils m’ont fait travailler sur mon CV, mon oral, mon écrit, et m’ont donné une posture professionnelle. » « Les formateurs me remettaient en place quand je manquais de ponctualité, en disant qu’il fallait se comporter ainsi pour avoir un emploi », se rappelle Marin.

Le bilan de ces structures est positif aux yeux du gouvernement. Lors d’une interview accordée à France Bleu ce mercredi, Muriel Pénicaud a annoncé la création d’ici 2022 de 9 nouvelles écoles de la 2e chance et l’accompagnement de 6.000 stagiaires en plus des 15.000 aujourd’hui accueillis.