Homophobie: 53 % des personnes LGBT ont déjà subi au moins une agression dans leur vie
DISCRIMINATIONS•L’homophobie reste répendue dans le pays, en tous lieux et dans toutes les couches de la société. C’est ce que révèle un sondage publié ce mercredi. Il révèle aussi les stratégies de protection des personnes LGBT…Rachel Garrat-Valcarcel
S’embrasser dans la rue, même simplement une bise sur la bouche pour se dire bonjour ou au revoir. Même se tenir la main. Autant de gestes d’affections banals pour un couple hétérosexuels qui ne le sont, malheureusement, toujours pas pour les couples lesbiens et gays. C’est ce qui ressort d’un grand sondage mené par l’Ifop pour la Dilcrah et la Fondation Jean-Jaurès. C’est France Info qui a publié les résultats, ce mercredi, à seulement trois jours de la Marche des fiertés 2018 de Paris.
Au total, 53 % des LGBT (Lesbiennes, gays, bi, trans) ont fait l’objet d’agressions à caractère homophobe, précise cette enquête. Parmi les faits répertoriés : insultes (28 %), attouchements ou caresses à caractère sexuel (24 %), menaces de révéler l’orientation sexuelle à des proches, collègues ou voisins (18 %), ou viol (11 %).
Homophobie très répandue
L’homophobie reste forte, et cela un peu partout. Au travail (20 % ont subi des agressions verbales, 11 % des agressions physiques) en famille (19 et 12 %), sur Internet (18 et 12 %), dans la rue (23 et 13 %) et à l’école (26 et 13 %). A la ville comme à la campagne. Les endroits « protégés » sont rares. Idem au niveau des personnes : les clichés sont répandus dans toutes les couches de la société.
Autre conséquence : 33 % des personnes LGBT ont déjà été discriminées en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre au cours de leur vie. Dont 44 % des personnes ouvertement homosexuelles.
Se cacher
Résultat des courses : les personnes LGBT mettent en place des stratégies de protection. Dont le plus évident consiste tout simplement à cacher son orientation et/ou son identité. 43 % se sont déjà abstenues d’embrasser un partenaire de même sexe en public, 41 % de lui tenir la main. On se protège sur Internet (34 % cachent leur appartenance à cette communauté sur Internet) comme dans la rue (34 % ont évité de fréquenter certains lieux). L’autocensure va jusqu’à s’empêcher d’aller dans une association ou un club sportif dans 17 % des cas.
Samedi la communauté LGBT défilera de la place de la Concorde à celle de la République, à Paris, à l’occasion de la Marche des fiertés. Des fiertés, pour ne plus avoir honte, ni avoir à se cacher.
L’enquête a été menée par questionnaire auto administré en ligne entre le 23 mai et le 6 juin 2018 auprès d’un échantillon de 994 personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenres, extrait d’un échantillon de 12. 137 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.