Airbnb: Les trois mesures que Nantes va prendre pour faire face aux dérives
TOURISME•Les élus nantais doivent voter une palette de mesures visant à «limiter les effets pervers» de la plateforme de location Airbnb...Julie Urbach
L'essentiel
- En 2017, quelque 3.000 logements nantais étaient comptabilisés sur Airbnb, contre 2.200 l'année précédente
- Un succès fou que souhaite désormais réguler la métropole nantaise, et notamment grâce à trois principales mesures.
Longtemps démunies face à la puissance et au succès croissant d’Airbnb, certaines villes françaises s’organisent. C’est le cas de Nantes et de sa métropole dont les élus doivent voter, ce vendredi et ces prochains jours, trois principales mesures. Objectifs: mieux anticiper l’évolution de la plateforme de location tout en «limitant les effets pervers», assure Johanna Rolland, présidente de Nantes métropole. En 2017, quelque 3.000 logements nantais étaient comptabilisés sur Airbnb (800 dans le reste de l’agglomération), contre 2.200 l’année précédente.
Se déclarer avant de mettre son logement à louer. A partir du 1er janvier prochain, tous les Nantais qui désireront mettre leur logement à louer (résidence principale ou secondaire) devront se déclarer sur un site Internet géré par la mairie, qui leur attribuera un numéro d’immatriculation. Un moyen pour la ville de développer les contrôles (très compliqués jusque là), et notamment de vérifier que le nombre règlementaire de 120 jours par an n’est pas dépassé. «Nous veillerons aussi à ce qu’il n’y ait pas plus de 50% des appartements d’un immeuble inscrits sur Airbnb, détaille Fabrice Roussel, vice-président au tourisme à Nantes métropole. L’objectif est de protéger l’habitat mais aussi le secteur de l’hôtellerie.»
Des mesures de compensation pour ceux qui louent à tour de bras. Pour certains «hôtes», dans le viseur de la métropole, Airbnb peut devenir un véritable business. «A partir du troisième logement mis en location par une même personne, nous demanderons désormais des mesures de compensation sur l’habitat, prévues dans la loi», prévient Fabrice Roussel. Et pas des moindres puisqu’en contrepartie de faire ses petites affaires avec Airbnb (et d'enlever un appartement du circuit de location traditionnel, à l'année), le propriétaire devra « acheter un local commercial, le transformer en logement, et le mettre dans le circuit de location classique ».
Du changement pour la taxe de séjour. Mais Airbnb est aussi source de revenus pour la métropole qui collecte, depuis l'été 2016, la taxe de séjour. A partir du 1er janvier toujours, son prix (actuellement 65 cts par nuit, quel que soit le type de logement loué) sera égal à 3% de celui de la nuitée. «Ce qui revient à 4,50 euros pour un logement à 150 euros la nuit, calcule Fabrice Roussel. C'était une demande des hôtelliers qui souhaitaient davantage d'équité.» En 2016, alors que le phénomène émergeait, Nantes métropole avait calculé que les taxes de séjours collectées par Airbnb pouvaient lui rapporter 100.000 euros par an.