Pour Agnès Buzyn, les « coffee shops » vendant du CBD « auront fermé dans quelques mois »
STUPÉFIANTS•Le gouvernement veut corriger le « flou dans la loi » permettant à plusieurs boutiques de vendre du « cannabis light » depuis quelques mois…V.V. avec AFP
L'essentiel
- Les boutiques vendant du CBD, un dérivé du cannabis, fleurissent depuis des mois.
- Elles profitent d’un flou dans la législation pour vendre leurs produits.
- La ministre de la Santé a annoncé que la législation serait revue.
- En parallèle, une enquête préliminaire a été ouverte contre une boutique parisienne.
Pour Joaquim Lousquy, c’est comme vendre « une table ou une chaise ». Les autorités n’en sont pas aussi sûres… Située rue Amelot dans le 11e arrondissement, l’une des premières boutiques parisiennes à vendre du CBD, un dérivé du cannabis, est sous le coup d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris afin de vérifier qu’il respecte bien la législation, a-t-on appris ce dimanche, confirmant une information du JDD.
Le 11 juin, le parquet a décidé de confier cette enquête à la brigade des stupéfiants et du proxénétisme (BSP) alors que des établissements de ce genre fleurissent partout en France. Ils profitent d’un flou dans la loi qui autorise le cannabidiol, dès lors que la teneur en THC – le composant du cannabis qui produit un effet psychotrope – n’excède pas 0,2 %. L’enquête porte sur les chefs d’emploi, acquisition, transport, détention, offre et cession de stupéfiants, selon une source judiciaire.
Agnès Buzyn monte au créneau sur le sujet
Depuis quelques semaines et sous l’effet d’une mode, de nombreux magasins se sont mis à vendre ce type de produits qui se présente sous diverses formes : en cristaux, en sirop, en huile, en liquide à vapoter, en résine, en pollen, en baume, en sucreries ou encore en infusion. Interrogé par 20 Minutes début juin, l’un des vendeurs assurait alors vendre chaque gramme de son produit entre 20 et 25 euros.
Une pratique à laquelle le gouvernement souhaite mettre fin. « Je pense que [ces boutiques] auront fermé dans quelques mois », a ainsi répondu, ce dimanche matin, Agnès Buzyn la ministre de la Santé à une question sur le sujet posée lors d’une l’émission politique sur RTL.
Un travail avec la répression des fraudes
« Ces coffee shops se sont ouverts sur une zone grise du droit. Le droit dit que le chanvre peut être utilisé à des fins industrielles quand il contient moins de 0,2 % de THC. Il ne parle pas de produits en cigarette mais de la plante. Or, ces magasins détournent le droit en disant que leurs cigarettes contiennent moins de 0,2 % de THC. »
« Il va falloir qu’on revoie la législation et revoir comment on met de l’ordre dans tout cela, a-t-elle dit, évoquant un travail conjoint avec la répression des fraudes. C’est vrai que la législation sur les 0,2 % est peut-être un peu floue… »