Toulouse: Non-voyant, David Labarre va escalader quatre sommets à travers le monde
ALPINISME•Vice-champion paralympique de cécifoot en 2012, David Labarre s’est lancé dans un énorme défi sportif et humanitaire.Nicolas Stival
L'essentiel
- En deux ans, David Labarre veut gravir quatre sommets, jusqu’à plus de 7.000 mètres d’altitude.
- Le défi, soutenu par le TFC, est aussi destiné à venir en aide aux enfants malades, via l’association Hôpital Sourire.
A 30 ans, David Labarre affiche déjà un CV bien rempli. Vice-champion paralympique de cécifoot en 2012 à Londres, auto-entrepreneur, candidat aux législatives en 2017 (appuyé par Jean Lassalle), le Haut-Garonnais s’est fixé un nouveau défi : escalader quatre sommets d’ici 2020.
Au menu : le Pic d’Aneto, point culminant des Pyrénées (3.404 m) entre le 26 et le 29 juin ; le djebel Toukbal, sommet du Maroc et de l’Afrique du Nord (4.167 m), puis le Mont Blanc, toit de l’Europe occidentale (4.809 m) en 2019, et enfin un sommet népalais d’au moins 7.000 m encore à définir en 2020.
« Revenir à mes racines montagnardes »
« Je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez, lâche dans un sourire le jeune homme non-voyant de naissance, qui mûrit ce projet depuis un an. Ce qui est fort, c’est de partir sur des glaciers et de montrer qu’une personne dite handicapée peut faire des choses extraordinaires. »
Mais pourquoi avoir choisi les crampons et les piolets ? « Je voulais revenir à mes racines montagnardes », argumente l’ancien capitaine de l’équipe de France de cécifoot, enfant du village commingeois d’Arbon (100 habitants). Dans sa quête d’altitude, David Labarre sera assisté par la fondation de son club, le TFC, qui lui apporte un soutien financier.
Une aventure sous bonne escorte
Par le biais de son entreprise « Capitaine en Motivation » fondée avec son compère Philippe Teigny, il souhaite aussi collecter des fonds en faveur de l'association Hôpital Sourire. Les enfants malades pourront d’ailleurs suivre ses aventures sur une chaîne spéciale diffusée au CHU de Purpan.
Fin juin, sur les pentes espagnoles de l’Aneto, le médaillé d’argent aux Jeux de Londres sera notamment accompagné de Marvin Olawaiye, chargé de mission de la Fondation TFC, et de trois professionnels de la montagne, dont Pierre Périssé. « Sur la partie glaciaire, David a des déséquilibres car il ne voit pas le terrain et doit donc compenser sans arrêt, décrypte ce dernier. Sur une cordée, cela demande une attention de tous les instants. »
Prochain défi ? Un saut en parachute seul !
Côté préparation, le footballeur de haut niveau a sa recette : « J’essaie d’aller à la salle de sport trois fois par semaine et une fois à Altissimo, la salle d’escalade partenaire de l’aventure. » La petite équipe a déjà effectué deux sorties dans les Pyrénées, en attendant le premier des quatre travaux qu’a choisi de s’infliger le champion, dont l’épopée comportera une dimension médicale. En particulier lors de l’ultime chapitre au Népal, dans deux ans, puisqu’une ophtalmologue fera partie de l’expédition pour venir en aide aux populations locales.
Et ensuite ? David Labarre a encore envie de s’élever : « Je veux sauter en parachute tout seul ! » Un futur défi à la hauteur du personnage.