Les agriculteurs démarrent le blocage de raffineries et dépôts de carburant

Raffineries: Les agriculteurs ont démarré les blocages

AGRICULTURECes blocages, qui pour certains pourraient démarrer dès dimanche, sont prévus jusqu’au 13 juin, mais seront reconductibles…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Ils veulent mener une opération coup de poing. Les agriculteurs ont commencé dimanche soir à bloquer des raffineries et dépôts de carburant, pour dénoncer l'« incohérence » du gouvernement qui les oblige à respecter des normes auxquelles ne sont pas soumis des produits importés comme l’huile de palme.

Quelque 200 agriculteurs avec deux douzaines de tracteurs sont mobilisés sur Lyon depuis 22h15 pour bloquer la raffinerie Total de Feyzin ainsi que le dépôt pétrolier au port rhodanien Edouard Herriot, a appris l’AFP du syndicat FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes.

Même scène à Gonfreville-l’Orcher, près du Havre, où les agriculteurs normands s’apprêtaient vers 22h à déverser des bennes de fumier, oignons, terre et bois devant l’entrée d’une autre raffinerie du groupe pétrolier.

Au moins 200 agriculteurs ont aussi commencé vers 23h à déverser de la terre sur les routes menant la raffinerie Total de Grandpuits (Seine-et-Marne) et installé une quarantaine de tracteurs, selon Sébastien Guérinot, président des Jeunes agriculteurs dans le département. « On ne bloque que les camions de carburant Total qui veulent entrer ou sortir. Pas le personnel, ni les autres véhicules, ni les secours », a-t-il expliqué.

Des blocages « reconductibles »

En début de soirée, d’autres agriculteurs s’étaient déjà installés devant trois dépôts de carburant à Vatry (Marne), à Lespinasse près de Toulouse ainsi qu’à Cournon dans le Puy-de-Dôme. Ils avaient également prévu d’empêcher d’ici lundi matin l’accès aux dépôts de Dunkerque (Nord), Grigny (Essonne), Coignières (Yvelines), Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et Strasbourg, ainsi qu’à une autre raffinerie Total à Donges (Loire-Atlantique).

La FNSEA, principal syndicat agricole, et les Jeunes agriculteurs ont annoncé pour lundi matin le début d’un mouvement de blocage à travers la France des raffineries et dépôts de carburant. Ces blocages sont prévus jusqu’au 13 juin, mais seront « reconductibles ».

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En ligne de mire des paysans, la bio-raffinerie Total de La Mède, qui va utiliser, à compter de sa mise en service cet été, 50 % d’huile de palme importée pour produire du bio-carburant, une concurrence redoutée par les producteurs de colza français et qui a donc grandement inspiré le ton de la révolte du monde agricole.

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Contre de nouvelles normes imposées aux agriculteurs français

« Choisir de bloquer les raffineries, c’est un moyen de se faire entendre par le gouvernement, car ce sont les symboles de ces importations distorsives », explique Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA. Il dénonce « le double langage du gouvernement sur les accords internationaux et les négociations bilatérales qui autorisent des contingents d’importation complémentaires qui viennent déstabiliser l’ensemble des filières en France ».

Principale revendication : que le gouvernement s’engage à ne pas rajouter des normes aux agriculteurs français qui s’estiment pénalisés par rapport aux importations. Le syndicat demande donc qu’avant l’application de toute nouvelle norme, soit effectuée une expertise économique et sociale.

Le FNSEA veut également que soit réintroduit dans la loi Alimentation, examinée à partir du 26 juin par le Sénat, un amendement sur l’interdiction d’importer toute denrée produite en utilisant des substances phytosanitaires interdites dans l’Union européenne, même à doses résiduelles, a ajouté Jérôme Despey.