Menton: La préfecture défend la PAF épinglée dans un rapport sur les migrants
FRONTIERE•La préfecture souligne que « le poste de Menton n’est pas une zone d’attente (…) Il est donc vain de vouloir prêter à ce lieu des caractéristiques qu’il n’a pas et des droits qui n’ont pas à lui être attachés »...M.Fr. avec AFP
Elle avait été épinglée dans un rapport. Mais elle se défend. Selon la préfecture des Alpes-Maritimes, le droit applicable au contrôle de l’immigration irrégulière est appliqué. Une réaction qui fait suite à la publication d'un rapport du Contrôleur général des lieux de privation de liberté pointant la prise en charge des migrants à la frontière franco-italienne à Menton.
Concernant les conditions d’attente « indignes » dans les locaux de la police aux frontières dépeintes dans ce document, la préfecture souligne que « le poste de Menton n’est pas une zone d’attente (…) Il est donc vain de vouloir prêter à ce lieu des caractéristiques qu’il n’a pas et des droits qui n’ont pas à lui être attachés ».
« Un formulaire européen normé »
Quant aux dizaines de migrants interpellés et renvoyés « à la chaîne » chaque jour en Italie selon le rapport, la préfecture assure que « la procédure suivie est légale » : « La procédure qui leur est applicable consiste en la notification d’un refus d’entrée sur le territoire national, au moyen d’un formulaire européen normé, commun à l’ensemble des États adhérents aux accords de Schengen, qu’elles signent et dont un exemplaire leur est remis. Les droits prévus par cette procédure sont alors précisés. »
Le rapport évoque aussi des formulaires précochés à l’insu d’étrangers ne parlant pas français, une prise en charge « pas ou peu différenciée » entre les adultes et les mineurs, et donc des conditions qui « privent [les migrants] d’exercer leurs droits », tels que consulter un médecin, avertir un proche, ou échanger avec un interprète.
« Les faits dénoncés portent atteinte à l’image et à l’honneur des policiers et gendarmes qui accomplissent chaque jour leur travail en conciliant respect du droit avec respect de la dignité humaine », a déploré la préfecture, regrettant la parution d’extraits du rapport « sans véritable investigation journalistique contradictoire ».