L’hôpital psychiatrique de Rouen (Seine-Maritime) connaît depuis quatorze jours un mouvement de grève d’ampleur. Trois des sept grévistes de la faim ont été hospitalisés ce lundi « avec un caractère d’urgence », selon l’intersyndicale.

« Jean-Yves Herment, âgé de 40 ans, a perdu entre 13 et 14 % de sa masse corporelle, soit bien au-delà de la limite critique de 10 %, a détaillé Sébastien Ascoet, délégué syndical CGT. Il était déshydraté et très faible. Le Samu l’a évacué [lundi] matin, sur une civière, vers un service spécialisé du CHU de Rouen. »

Un deuxième gréviste de la faim d’une trentaine d’années a aussi été évacué en fin de matinée. Une femme de 40 ans « dans une situation très préoccupante » l’a suivi dans l’après-midi. Les pronostics vitaux des trois grévistes ne sont pas engagés, mais ils « présentent des risques de séquelles irréversibles » selon le syndicaliste.

Mobilisés depuis le 22 mars

Lundi soir, 600 à 800 personnes se sont rassemblées devant la mairie pour une marche de soutien aux grévistes de la faim et au personnel de l’hôpital. Le mouvement de contestation vise à obtenir la création de 52 postes d’aides-soignants et d’infirmiers. Les grévistes dénoncent « une surpopulation chronique » et « une dégradation des conditions de travail et d’accueil ».

Le personnel de l’hôpital psychiatrique de Rouen est mobilisé, à travers différentes actions, depuis le 22 mars. Selon le dernier rapport d’activité de l’établissement, le nombre d’hospitalisations a augmenté de 8,4 % entre 2014 et 2016. Dans cette période, les effectifs en équivalent temps plein n’ont progressé que de 0,5 %, passant de 1.941 à 1.951 employés.