VIDEO. Funérailles de Maëlys: «Mon poussin, ton absence laisse un grand vide en moi»
HOMMAGE•Des centaines de personnes ont assisté ce samedi après-midi aux obsèques de Maëlys organisées à l’église de la Tour-du-Pin, en Isère...Elisa Frisullo
L'essentiel
- Neuf mois après avoir été enlevée et tuée, Maëlys, 8 ans, a été inhumée ce samedi après-midi.
- Des centaines de personnes ont assisté à la cérémonie publique organisée à l’église de la Tour-du-Pin, en Isère, retransmise sur un écran géant installé devant l’édifice.
- Les parents de la fillette ont lu des mots bouleversants à l’attention de leur enfant.
Lorsque le petit cercueil est arrivé, un silence total et une vive émotion ont envahi les abords de l’église de la Tour-du-Pin, en Isère, perchée sur les hauteurs du village. Massées à l’intérieur de l’édifice ou à l’extérieur, à l’ombre des arbres, des centaines de proches, d’amis et d’innombrables anonymes ont rendu hommage ce samedi après-midi à Maëlys.
Des milliers de fleurs blanches, mais également des peluches, avaient été déposées dès le début de la journée et jusqu’au début des funérailles sur le parvis de l’église, en mémoire de la petite fille de 8 ans, enlevée à Pont-de-Beauvoisin puis tuée dans la nuit du 26 au 27 août 2017.
« Je ne baisserai pas les bras »
Bouleversés, les parents de la fillette ont lu à tour de rôle un texte au début de la cérémonie, suivie dehors sur écran géant par une foule en larmes. « Tu sais, tes chiens t’attendent encore quand le bus de l’école arrive. Ils pensent que tu vas rentrer », a déclaré, en pleurs, la maman de Maëlys, devant le cercueil de son enfant recouvert de lumignons. « Mon poussin, ton absence laisse un grand vide. Je ne baisserai pas les bras, tu n’aurais pas aimé cela, je me battrai », a ajouté la jeune femme après avoir rendu hommage à sa « belle » petite fille « innocente, généreuse, dynamique ».
Son père a ensuite évoqué cette journée lors de laquelle, peu avant sa disparition, Maëlys lui avait demandé une paire de chaussures de foot, tout excitée à l’idée d’intégrer à la rentrée une équipe. « J’aurais tout donné pour te voir un jour jouer au foot, mais la vie en a décidé autrement (…) Il ne me reste que ces souvenirs et mon cœur plein de tristesse », a souligné le père de Maëlys, semblant ne parler qu’à sa fille. « Il y a une place libre à la table familiale pour marquer le vide que tu laisses dans nos vies et dans nos cœurs », a-t-il confié.
Une affaire largement suivie par les habitants
Des mots poignants suivis avec une grande attention par la foule assise devant l’église. Parmi ces anonymes, Jacqueline est venue, accompagnée de son époux, pour un dernier au revoir à Maëlys. « Ma petite fille a le même âge. Je ne pouvais pas faire autrement que de venir. J’avais besoin d’accompagner ses parents, sa sœur, sa famille, dans la peine », explique cette Iséroise de 70 ans, habitant un village voisin. «C'est affreux ce qui s'est passé, forcément j'ai pensé que ça aurait pu arriver à ma petite fille», poursuit la septuagénaire.
Dans cette région, où les parents de Maëlys ont vécu et ont gardé beaucoup d'attaches, les habitants ont suivi ces derniers mois tous les rebondissements de l’affaire. De la disparition de la fillette, à une trentaine de kilomètres de là, à la découverte de ses ossements mi-février suite aux indications données par Nordahl Lelandais. « C’est terrible ce qui est arrivé à cette petite, J’espère que ses parents trouveront la force de dépasser leur haine pour faire leur deuil », ajoute Marie, venue assister à la cérémonie « pour tourner une page de cette histoire ».
« Ensuite, il y aura le temps judiciaire »
« Ensuite, il y a aura le temps judiciaire, celui où la mort terrible de Maëlys devra être jugée et punie », ajoute la jeune femme, sans prononcer le nom de l’ancien militaire. « Il ne doit avoir aucune place ici aujourd’hui, il faut respecter ce temps d''hommage et de recueillement ».
A l’issue de la cérémonie présidée par l’évêque de Grenoble, Monseigneur Guy de Kerimel, Maëlys a été inhumée dans la stricte intimité familiale. La foule s’est dispersée dans le calme, puis est redescendue dans le village où en hommage à l’enfant, des ballons blancs avaient été accrochés devant les vitrines des commerçants. En signe de pureté et d’innocence.