Bretagne: Les familles des victimes du Bugaled Breizh jettent l'éponge
JUSTICE•Une dernière procédure est toujours en cours au Royaume-Uni…C. A. avec AFP
Cela fait presque quinze ans que le Bugaled Breizh a sombré au large de l'Angleterre. En quelques secondes, le chalutier avait emporté avec lui ses cinq marins ce 15 janvier 2004. Si rapidement que beaucoup pensent que c'est un sous-marin qui a coulé le bateau de pêche du Guilvinec (Finistère) au fond de la Manche. Mais après quinze de combats et de désillusions, les familles des victimes viennent de jeter l’éponge, a révélé Ouest-France.
Mercredi, elles ont annoncé qu’elles se retiraient de la procédure actuellement menée en Angleterre. Le dernier espoir après que la justice française a définitivement classé le dossier en 2016. « La Royal Navy a obtenu, tout en disant qu’elle n’y était pour rien, que l’étendue des pouvoirs des juges soit infiniment diminuée », a expliqué Me Dominique Tricaud, avocat de Thierry Le Métayer et de sa sœur, dont le père était mécanicien à bord du Bugaled.
La procédure « patine un peu en ce moment »
« La décision que nous pouvons attendre du juge de Truro est sans grand intérêt, c’est la raison pour laquelle nous allons lâcher la procédure anglaise. » Les familles des autres marins n’étaient pas intervenues dans la procédure. Les proches espéraient que des témoignages inédits seraient versés à l’enquête anglaise et pourraient ainsi servir à rouvrir une procédure en France.
Seul l’armateur du bateau, qui n’était pas à bord, souhaite rester dans la procédure. « Malheureusement, elle patine un peu en ce moment », a estimé Benoît Drouan, avocat de l'armateur du chalutier, Michel Douce. « On pensait que la coroner [la magistrate anglaise chargée de l’affaire] allait pouvoir faire lever le secret sur les opérations qui étaient en cours ce jour-là, mais la Royal Navy a tout bouclé juridiquement. On va aller jusqu’au bout, dans ce dossier », a-t-il assuré.
L’épave du chalutier, entreposée au port militaire de Brest, doit être vendue ou détruite à compter de septembre, selon un récent courrier du parquet général de Rennes. Les autorités britanniques ont été informées du fait qu’elles pouvaient la récupérer, jusqu’au 1er septembre et à leurs frais, pour les besoins de leur enquête.