LECTURELes livres jeunesse s'adaptent aux dyslexiques grâce à cette start-up

VIDEO. Nantes: Les livres jeunesse s'adaptent aux enfants dyslexiques grâce à cette start-up

LECTURELa start-up nantaise Mobidys travaille depuis peu avec Bayard pour rendre accessibles les livres de la collection « J’aime Lire »…
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • Mobidys a mis au point un système pour tablettes et smartphones qui permet d’adapter des livres jeunesse déjà existants pour les enfants dys.
  • Une multitude d’aides à la lecture, comme le changement de taille des polices, la colorisation des syllabes, ou la version audio des mots, est proposée.

C’est un handicap qui ne se voit pas, mais qui empoisonne la vie de bon nombre d’enfants. Aujourd’hui, 8 % des élèves seraient dys (comme dyslexique, dysphasique ou encore dyspraxique), selon la Haute autorité de santé. Difficulté à identifier les mots, mélange des sons, trouble du langage et de la concentration, etc., ces anomalies du développement cognitif, difficiles à diagnostiquer, font de l’apprentissage de la lecture un véritable parcours du combattant pour les petits qui en sont victimes.

Depuis quatre ans, une start-up nantaise tente de les aider. Mobidys, c’est son nom, a mis au point un système pour tablettes et smartphones qui permet d’adapter des livres jeunesses déjà existants pour les dys, grâce à une multitude d’aides à la lecture. Sur l’écran, l’enfant peut par exemple colorer certaines syllabes, cliquer sur un mot ou une phrase pour entendre sa version audio, ou encore afficher une ligne jaune sous le passage que l’on lit. « Cette fonction sert à les aider à poser leur regard, indique Marion Berthaut, dirigeante associée de Mobidys. Souvent, les enfants dys vont relire plusieurs fois la même ligne ou en sauter sans s’en rendre compte, pour finalement perdre le sens de l’histoire. »

Le groupe Bayard se lance

L’originalité de Mobidys, qui fonctionne à l’aide d’une intelligence artificielle, est qu’elle adapte en ebooks des livres jeunesse, sans modifier une ligne de leur contenu. Depuis quelques semaines, par exemple, elle a convaincu le groupe Bayard de doter ses livres de la collection J’aime Lire de toutes ces aides à la lecture. « Nous travaillons aussi avec Nathan pour qui nous avons déjà adapté six livres, dont Nos étoiles contraires, se félicite Marion Berthaut. Beaucoup d’orthophonistes et de parents s’en servent, mais aussi des enseignants en classe, ce qui permet à tous les élèves de participer sans distinction ».

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« L’énorme avantage est que les enfants peuvent eux-mêmes choisir leurs options, juge Sarah Marynberg, orthophoniste à l’Apajh 44. C’est important car ça leur apprend à mieux se connaître, et à dépasser leurs difficultés petit à petit. Des enfants autonomes auront beaucoup plus de facilité et de plaisir à lire des histoires. »

L’objectif de Mobidys est de s’immiscer également dans les collèges, alors que 20 % des élèves de 6e auraient des difficultés à lire. « Nous améliorons encore le projet [en lien avec l’école de design et un laboratoire de recherche de l’université de Nantes] car la langue française est très complexe, indique Marion Berthaut. Mais à terme, et avec le développement du numérique dans les écoles, on espère que Mobidys pourra être une aide à l’apprentissage de la lecture pour tous, troubles du langage ou pas ».