VIDEO. La une du «Point» suscite la colère de militants pro-Erdogan qui exigent le retrait de son affichage
MEDIAS•Au Pontet et à Valence, des sympathisants d’Erdogan ont fait retirer une affiche de l'hebdomadaire qui ne leur plaisait pas…H. B.
En Turquie, Erdogan fait emprisonner les journalistes qui ne lui plaisent pas, et en France, les partisans du chef de l’État turc font retirer les affiches des journaux qui ne leur plaisent pas… En titrant sa une « Le dictateur » avec une photo pleine page de Recep Tayyip Erdogan, l’hebdomadaire Le Point a profondément irrité les militants favorables au dirigeant turc.
Dans le centre-ville du Pontet (Vaucluse), une dizaine de personnes ont fait retirer d'un kiosque l'affiche du magazine par un affichiste de JC Decaux, rapporte La Provence. Sur la vidéo abondamment partagée sur les réseaux sociaux en France et en Turquie, on voit un groupe de jeunes hommes en majorité turcs presser un employé de la société JCDecaux de retirer des affiches du Point d’un kiosque à journaux.
Un kiosque à journaux également arraché à Valence
La une du Point a finalement été affichée de nouveau samedi au Pontet, sous la protection d’une vingtaine de gendarmes de la compagnie d' Avignon dont ceux du Psig.
Mais Avignon n’est pas un cas isolé. Ce samedi en début d’après-midi, plusieurs partisans d’Erdogan ont arraché d’un kiosque à journaux des boulevards de Valence, place Porte-Neuve, l’affiche du magazine. Selon certains témoignages, la police de Valence arrivée très vite sur les lieux aurait procédé à une ou plusieurs interpellations, rapporte plusieurs médias locaux.
Un « cas isolé », selon JCDecaux
La scène a été filmée et partagée sur les réseaux sociaux, suscitant de nombreuses réactions de politiques et de journalistes, s’inquiétant d’une atteinte à la liberté de la presse.
Le directeur de la rédaction du Point, Sébastien Le Fol, a ainsi interpellé l’afficheur JCDecaux : « Dites donc JCDecaux une réaction à cette vidéo hallucinante ? Est-ce bien l’un de vos agents qui retire l’affiche du Point ? »
JCDecaux a répondu en affirmant qu’il s’agissait d’un « cas isolé concernant un seul kiosque en cours de réaffichage ».
De nombreuses réactions d’élus sur les réseaux sociaux
De nombreux élus se sont indignés sur les réseaux sociaux. Le député du Front national Gilbert Collard a déploré que la « dictature [de Recep Erdogan] s’impose ! »
La députée Les Républicains des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer a quant à elle estimé pour sa part qu’il s’agissait là d’une « illustration de l’ingérence de la Turquie d’Erdogan dans la liberté d’expression française et la vie politique française ».