Mise en examen de deux ex-agents de la DGSE soupçonnés de trahison
RENSEIGNEMENT•Les agents auraient joué les espions pour le compte de Pékin...20 Minutes avec AFP
On nage en plein roman d’espionnage. Deux ex-agents des services secrets français ont été mis en examen pour intelligence avec une puissance étrangère, ont annoncé jeudi soir des sources judiciaire et gouvernementale françaises, confirmant en partie des informations de presse affirmant que le pays en question est la Chine.
Ces deux ex-agents de la DGSE (Direction générale de la Sécurité extérieure), aujourd’hui à la retraite, et l’épouse de l’un d'eux, sont poursuivis pour des « agissements d’une extrême gravité », a annoncé le ministère des Armées dans un communiqué. Ils ont été mis en examen le 22 décembre 2017 et deux d’entre eux sont depuis en détention provisoire, a indiqué une source judiciaire à l’AFP.
L’oeil de Pékin
Selon une source proche du dossier, les deux mis en cause sont soupçonnés de trahison pour le compte de la Chine. L’émission Quotidien de la chaîne TMC et le quotidien Le Monde, parlent eux de quatre personnes soupçonnées d’avoir été recrutées par les autorités chinoises afin d’espionner le renseignement extérieur français pour le compte de Pékin. L’un des agents soupçonnés était en poste à Pékin, affirme Quotidien, sans donner d’éléments sur les fonctions des autres mis en cause.
Cette intrusion majeure au sein de l’appareil d’Etat a été révélée dans le cadre d’une enquête menée par un autre service de renseignement français, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), affirment les deux médias. Mais selon le ministère de la Défense, autorité de tutelle de la DGSE, c’est cette dernière qui a elle-même découvert le pot aux roses. « Ces agissements d’une extrême gravité ont été détectés par ce service qui a porté à sa propre initiative ces faits à la connaissance du procureur de Paris », selon le ministère. La DGSI dépend, elle, du ministère de l’Intérieur.
« Extrême gravité »
Deux des trois suspects sont poursuivis pour « livraison à une puissance étrangère d’informations portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation » et « compromission du secret de la Défense nationale », a précisé la source judiciaire. « L’un d’eux a également été mis en examen du chef de provocation directe au crime de trahison », a-t-elle ajouté.
La troisième personne – vraisemblablement l’épouse – a été mise en examen pour « recel des crimes et délits de trahison » et placée sous contrôle judiciaire, selon la même source. Les faits reprochés « constituent un point d’attention majeur pour la DGSE comme pour tous les services de contre-espionnage français, qui font preuve d’une très grande vigilance dans la détection et l’entrave de ces menaces », a souligné le ministère des Armées sans plus de précisions.