Parcoursup: «Je suis super stressé, soit j'ai des non soit je suis sur liste d'attente»
REPORTAGE•Au lendemain des premiers résultats Parcoursup, « 20 Minutes » est allé à la rencontre d’élèves de terminale scolarisés à Saint-Genis-Laval, près de Lyon…Elisa Frisullo
L'essentiel
- A Saint-Genis-Laval, au lycée Descartes, les élèves de terminale ont été réunis par leurs professeurs ce mercredi pour faire le point sur les premiers résultats de Parcoursup.
- Plus de la moitié d’en eux, a, selon le rectorat, reçu une réponse positive pour intégrer après le bac l’une des formations à laquelle ils avaient candidaté.
- Entre satisfaction et grande déception, ces lycéens se sont confiés à 20 Minutes.
Au lycée René-Descartes de Saint-Genis-Laval, certains élèves de terminale ont les traits tirés, signes d’une nuit difficile, quand d’autres affichent une mine satisfaite. Au lendemain des premiers résultats de Parcoursup, une quarantaine d’entre eux, scolarisés en filière technologique (STL ou STI2D) près de Lyon, a été réunie par leurs professeurs ce mercredi matin pour faire le bilan de la veille, écouter et remotiver les troupes.
Dans cet établissement d’enseignement général et technologique, un peu plus de la moitié des candidats ont, dès mardi soir, reçu une réponse positive à l’une des dix formations à laquelle ils avaient postulé, selon le rectorat de Lyon. Bon nombre d’entre eux sont donc toujours sur listes d’attente ou ont reçu des réponses négatives. « Je suis super-stressé, explique l’un d’eux devant ses camarades. J’ai que des non pour les filières que je voulais vraiment. Et pour les autres, je suis super loin sur liste d’attente ». Lilian, assis plus loin, acquiesce. « Dans la formation que je veux le plus, je suis 278e sur 311 sur la liste d’attente », témoigne-t-il.
Des élèves un peu « déstabilisés »
Dès mardi soir, d’autres ont sans grande surprise décroché la formation qu’ils visaient et ont validé dans la foulée leur premier choix. « J’étais plutôt confiant car j’ai de bons résultats scolaires. J’ai obtenu une place à l’IUT chimie que je visais à la Doua [université Lyon 1] », confie Lilian, 17 ans. Dans sa classe, comme lui, la plupart des élèves se prédestinent aux métiers d’ingénieurs ou de techniciens supérieurs dans les métiers de la chimie. Ils ciblaient donc, comme 75 % des candidats de l’académie de Lyon, des filières sélectives (classes prépas, BTS, DUT, doubles licences…). Des voies dans lesquelles les places sont comptées.
« Ils étaient un peu déstabilisés ce mercredi en arrivant au lycée, parce que, même parmi les meilleurs élèves, certains sont sur liste d’attente alors qu’on pensait qu’ils passeraient du premier coup », indique leur professeur principal Yves Casali, enseignant de physique appliquée à l’industrie. Notre rôle ici, comme pour dans toutes les classes de terminale, est de les rassurer. Les places sur listes d’attente vont évoluer, très vite, toute la journée, et dans les prochains jours ».
En validant une formation, les candidats libèrent en effet des places dans les autres établissements où ils ont également été acceptés. A l’instar de Tanguy, qui a reçu six réponses positives à Parcoursup. « J’ai postulé au cas où, mais je savais déjà que je n’irais pas dans ces formations. J’ai déjà été accepté dans un BTS en alternance en chimie à Vienne qui ne passe pas par Paroursup », explique-t-il.
Pour ceux qui n’ont pas eu cette chance, il faudra attendre que les listes d’attente évoluent et qu’une réponse positive arrive. Les élèves qui n’ont reçu que des refus seront contactés dans les prochains jours par la Commission académique d’accès à l’enseignement supérieur (CAES) chargée de leur faire des propositions en lien avec leurs compétences et leurs parcours. Le 26 juin, les élèves toujours sur listes d’attente pourront faire dix nouveaux vœux dans les filières dans lesquelles il reste de la place. Le 7 juillet enfin, à l’issue des résultats du bac, les candidats toujours sans réponse positive pourront également saisir la commission.
« Cela les responsabilise dans leur choix »
« Au final, la vraie différence cette année, c’est qu’il n’y a plus de hiérarchisation des vœux. Avec Parcoursup, ce n’est pas un algorithme qui choisit, ce sont les élèves qui ont la main. Cela les responsabilise dans leur choix », estime le proviseur du lycée Descartes, Francis Cauet. « Cela a un côté stressant mais rassurant aussi. On se dit que si nous sommes acceptés dans une filière, c’est que nous avons le niveau et sans doute des chances de bien réussir nos études supérieures », ajoute Tanguy.
« On peut aussi être moyen au lycée et se révéler par la suite. La sélection avec Parcoursup nous ferme la porte à des formations dans lesquelles nous aurions pu réussir malgré des résultats moyens en première et terminale », tempère un autre lycéen.
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