Attaque au couteau à Paris: L'ami de l'assaillant mis en examen pour «association de malfaiteurs terroriste»
ENQUETE•Le procureur de la République de Paris a fait le point sur l'enquête ce jeudi soir...20 Minutes avec AFP
L'enquête s'accélère. L'ami de l'assaillant qui a perpétré une attaque djihadiste au couteau samedi soir à Paris a été mis en examen jeudi pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle» et écroué, a-t-on appris de source judiciaire.
Présenté à un juge d'instruction après quatre jours de garde à vue, Abdul Hakim A. a été mis en examen pour «association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d'atteintes aux personnes». Arrêté dimanche à Strasbourg et suivi pour radicalisation, le jeune homme de 20 ans est un très proche de Khamzat Azimov, qui a tué une personne et en a blessé cinq autres samedi dans les rues de la capitale avant d'être abattu par la police. Abdoul Hakim A. a contesté «une quelconque participation» ou «implication» dans l'attentat, a assuré le procureur de Paris François Molins, lors d'une conférence de presse.
Deux femmes interpellées à Paris
Le procureur a également annoncé l'interpellation ce jeudi à Paris de deux jeunes femmes «proches de Abdoul Hakim A. et de Khamzat Azimov», dans le cadre de l'information judiciaire ouverte notamment pour assassinat et tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste.
L'une d'elles, Inès Hamza, est une jeune Francilienne radicalisée qui s'était mariée religieusement avec Abdoul Hakim A. avant de tenter de partir en Syrie, a appris l'AFP de sources concordantes. L'autre femme est une de ses amies, selon une source proche de l'enquête.
En janvier 2017, Inès Hamza avait été mise en examen pour association de malfaiteurs à visée terroriste et placée sous contrôle judiciaire dans une instruction à Paris où trois autres femmes sont impliquées, selon des sources proche de l'enquête.
Un téléphone portable introuvable
Lors d'une perquisition au domicile d'Abdoul Hakim A., sept téléphones ont été saisis mais le portable qu'il utilisait le plus souvent demeure introuvable.
Il a affirmé aux enquêteurs l'avoir perdu le matin même de son arrestation mais des investigations ont permis de déterminer qu'il avait envoyé à sa soeur, le soir de l'attentat, sur l'application de messagerie instantanée WhatsApp, «un chant djihadiste, souvent repris par l'(organisation) Etat islamique», a souligné le procureur de Paris.
Lors de sa conférence de presse, le procureur a par ailleurs précisé que l'attaque de samedi avait fait 5 blessés, dont 2 graves, et non 4 comme indiqué jusqu'à présent. L'assaillant a occasionné «dix plaies» au jeune homme mort lors de l'attentat, Ronan Gosnet, dont l'une est «compatible avec une tentative d'égorgement», a ajouté François Molins.