REPORTAGELes partiels ont bien eu lieu à Marseille, entre stress et soulagement

Marseille: Malgré le blocage de l'université, les examens ont bien eu lieu entre stress et soulagement

REPORTAGEPour la troisième fois, les examens de l’université d’Aix Marseille étaient délocalisés pour éviter un blocage…
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • Le comité de mobilisation d’Aix-Marseille Université avait prévu de bloquer l’accès aux salles d’examens de Saint-Jérôme, deuxième site ou ils étaient délocalisés ce mardi matin.
  • Les CRS présents dès 4h30 du matin ont installé un barrage filtrant, permettant la tenue des examens.
  • Beaucoup d’étudiants ont dû s’organiser à la dernière minute, occasionnant du stress.

Franchir un « barrage filtrant » de CRS pour pouvoir passer ses examens. Une situation vécue par une partie des 800 étudiants venus passer leurs partiels ce mardi matin sur le site de Saint-Jérôme, à Marseille. Initialement prévus sur le site de Saint-Charles, occupé par les étudiants grévistes depuis une quarantaine de jours, puis sur le site de la Canebière, finalement bloqué lundi matin par les grévistes, les examens du jour ont été délocalisés à la dernière minute sur ce site éloigné du centre-ville.

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Pas de quoi freiner la détermination des membres du comité de mobilisation à bloquer les examens. « Comme tous les étudiants, on a été prévenus hier soir par mail. On est arrivé sur place à 6h30 du matin, mais les CRS étaient déjà positionnés, ils ont bloqué notre blocage pour résumer la situation », explique Sylvain Truc, membre du comité. Avec plus d’une quinzaine de camions de CRS, des véhicules de la police et de la brigade anticriminalité, leur détermination a été tuée dans la lacrymo.

« Du gaz lacrymogène, c’est génial avant de passer ses examens »

Résultat, les examens ont bien pu avoir lieu, pour le plus grand plaisir de certains, et avec le plus grand des stress pour d’autres. « Oui bien sûr, on voulait passer nos examens. On est en troisième année de neurosciences donc on ne voulait pas faire une année pour rien. C’est aussi important pour les dossiers de master », expliquent Eva et Maeva, 23 ans toutes les deux. Elles confient néanmoins être solidaires des grévistes « bien que peu représentatifs » et que si elles avaient été en première année, elles auraient « foutu le bordel » avec les grévistes.

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Ce mardi matin, elles se sont donc faufilées entre la rangée de bloqueurs, et celles de CRS pour passer leur examen. Drôle d’ambiance. « Je me suis même pris un retour de gaz lacrymogène, c’est génial avant de passer ses examens », confie Eva. Sans parler des annulations répétées. « On se motive pour réviser, puis c’est annulé donc on perd la motivation, on n’est jamais sûr si ce sera bon donc difficile de se remotiver », expliquent ces deux étudiantes.

Anaïs et Océane, étudiante en première année de SVT, ont également pu assister à leurs examens mais pas pour les mêmes raisons. « On est rentrées, on a écrit "en grève" sur nos copies et on est ressorties. On s’est fait malmener lundi par les CRS et on n’a pas apprécié du tout. On apprend hier soir que les examens sont à Saint-Jérôme c’était la galère pour venir il a fallu plus d’une heure de transports mais on y est allées pour la bourse. »

Lettres de recours

Pour d’autres, cette situation est beaucoup trop stressante, en plus du stress déjà occasionné par les examens. « Je ne suis pas de Marseille, donc je ne savais pas comment venir à Saint-Jérôme quand je l’ai appris [lundi] soir. Je ne savais pas non plus où était l’amphi donc ça rajoute énormément de stress. Il me reste encore ma soutenance à passer, je connais la date mais toujours pas le lieu », regrette Anne, dont le prénom a été changé.

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Loin de vouloir pénaliser leurs camarades étudiants, le comité de mobilisation distribue des lettres de recours aux étudiants. « On souhaite qu’un maximum d’étudiants les remplissent pour proposer des oraux ou des devoirs maisons, adapter le barème. Les conditions dans lesquels se passent certains partiels ne sont pas acceptables. Si l’administration avait dialogué avec nous, nous n’aurions jamais bloqué », explique Baptiste. Les examens doivent avoir lieu jusqu’à la fin de la semaine à l’université d’Aix-Marseille. Les grévistes, eux, ne savent pas encore s’ils tenteront à nouveau de les bloquer.