FAITS DIVERSLa communauté tchétchène «inquiète» après l'attaque au couteau à Paris

VIDEO. Attaque au couteau à Paris : La communauté tchétchène «inquiète» des répercussions sur son image

FAITS DIVERSAu surlendemain de l’attaque au couteau perpétrée à Paris par un jeune homme d’origine tchétchène, la communauté de réfugiés de cette république russophone s’inquiète d’une possible « stigmatisation »…
Dans le quartier de l'Elsau, à Strasbourg, où vit une importante communauté de réfugiés tchétchènes, ce dimanche.
Dans le quartier de l'Elsau, à Strasbourg, où vit une importante communauté de réfugiés tchétchènes, ce dimanche. - B. Poussard / 20 Minutes.
Bruno Poussard

Bruno Poussard

L'essentiel

  • Après l’attaque au couteau qui a fait un mort et quatre blessés à Paris ce samedi, les premiers éléments ont vite révélé l’origine tchétchène de l’assaillant.
  • Au sein de la vaste communauté de cette république russophone caucasienne en France, des inquiétudes d’un possible « amalgame » existent.

Dans les rues du quartier de l’Elsau, aucun habitant croisé ce dimanche midi n’avait déjà entendu le nom de Khamzat Azimov. En pleine discussion sur un parking au pied d’un immeuble au lendemain de l’attaque au couteau à Paris, deux hommes d’origine tchétchène découvraient les événements : « Désolé, on ne pourra pas trop vous aider. »

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« C’est comme ça… », ajoutait une troisième personne de passage, en chemise, avec sa petite fille après une partie de la nuit passée au travail. Dans ce quartier populaire de l’ouest strasbourgeois vit une importante communauté de réfugiés tchétchènes arrivés au fil des années 2000. Une grosse trentaine de familles désormais, nous dit-on.

« Tout le monde est choqué, horrifié dans la communauté »

Les premiers éléments ont évoqué l’Elsau comme ancien domicile de l’assaillant abattu, vite présenté comme « un Français né en Tchétchénie en 1997 ». S’il a plutôt grandi du côté de Schiltigheim en allant au lycée Marie-Curie à Strasbourg, Khamzat Azimov a déclenché de multiples commentaires sur les djihadistes aux origines caucasiennes.

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Forcément, au sein de la diaspora tchétchène en France, certains craignent de nouveau l’amalgame. « Tout le monde est choqué, horrifié, le premier de leurs sentiments, c’est l’incompréhension, confirme Pascale Chaudot, présidente du comité Tchétchénie à Paris. Je pense qu’ils sont inquiets des répercussions sur l’image de la communauté. »

« Dans la presse, on n’arrête pas de répéter que c’est un Tchétchène… » »

Des dizaines de milliers de réfugiés tchétchènes en France

Plusieurs dizaines de milliers de réfugiés de cette république de la Fédération de Russie - partis à cause de plusieurs violents conflits (dès le milieu des années 1990) et du régime répressif en Tchétchénie - vivent aujourd’hui en France, notamment dans l’est ou dans le sud-est du pays. Environ 70.000, probablement. Un chiffre toutefois difficile à préciser.

Dans le quartier de l'Elsau à Strasbourg, aucun des habitants croisés dimanche ne connaissait le nom de Khamzat Azimov.
Dans le quartier de l'Elsau à Strasbourg, aucun des habitants croisés dimanche ne connaissait le nom de Khamzat Azimov. - B. Poussard / 20 Minutes.

« Les familles d’origine tchétchène bougent beaucoup, en fonction des proches, des amis… Ils n’ont pas peur de se déplacer », précise Joël Lopparelli, membre du conseil d’administration de l’association France Tchétchénie Solidarité. Fondée en 2005 à Nancy, elle cherche à aider et puis à encourager les familles tchétchènes à s’intégrer.

Des craintes de répercussions pour l’image de la communauté

Ces dernières seraient désormais entre 150 et 200 (sur plus de 250.000 habitants) dans l’agglomération lorraine - deux ou trois fois moins qu’à Strasbourg toutefois. Chant, danse tchétchène, club de lutte, cours de langue tchétchène aux jeunes enfants, de français aux parents, gros repas… Telles sont les diverses activités de l’association.

En attendant de pouvoir demander l’asile en France, plusieurs familles sont également hébergées à Nancy grâce à l’aide de ses bénévoles. Pour toutes ces familles et ces actions laïques, France Tchétchénie Solidarité craint le « risque de confusion » avec le terrible acte de Khamzat Azimov, qui a fait un mort et quatre blessés à Paris samedi.

Dans la périphérie de Strasbourg vivent plusieurs centaines de familles de réfugiés tchétchènes.
Dans la périphérie de Strasbourg vivent plusieurs centaines de familles de réfugiés tchétchènes. - B. Poussard / 20 Minutes.

D’autant que l’ex-président de la structure nancéenne, décédé récemment, porte le même nom de famille que l’assaillant. « Un nom très courant », selon Joël Lopparelli. Pour lui, la « stigmatisation » des Tchétchènes n’est pas nouvelle, depuis l’implication de quelques-uns dans les attentats de Boston ou en Syrie. « Dans ces moments-là, on fait profil bas. »