Notre-Dame-des-Landes: Après une trêve, les discussions sur l'avenir de la ZAD reprennent
ZAD•Un comité de pilotage se tient ce lundi après-midi à Nantes en présence du ministre de l'Agriculture...J.U. avec AFP
L'essentiel
- Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert est en déplacement à Nantes ce lundi.
- Il participera à une deuxième réunion concernant l'examen des projets des zadistes.
- Ces derniers, qui craignent la reprise prochaine des explusions, vont manifester devant la préfecture à partir de 13h.
Notre-Dame-des-Landes, acte 2. Après un répit de deux semaines accordé aux zadistes, un comité de pilotage doit se tenir lundi à Nantes sur l'avenir des terres agricoles de la ZAD, où pèse la menace de nouvelles expulsions. Initialement prévue le 6 juin, cette réunion sera présidée par le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert avec la préfète des Pays de la Loire, Nicole Klein, en début d'après-midi.
L'enjeu de cette rencontre est d'analyser les 29 dossiers agricoles ou para-agricoles déposés par les occupants illégaux de la ZAD. Les autres, une dizaine, seront examinés dans un second temps.
Appel à manifester
En tout, et pour rappel, 41 projets ont été déposés et couvrent la quasi-totalité de la zone, soit 270 hectares. Ils pourront à terme signer des conventions d'occupation précaire (COP) valables jusqu'à la fin de l'année, et les porteurs de projet devront tous être inscrits à la mutualité sociale agricole.
Pour les zadistes «certains projets agricoles en cours depuis plusieurs années sont aujourd’hui menacés sur des terres convoitées par d’autres agriculteurs». «Le gouvernement doit trancher au plus vite pour que les parcelles concernées aillent à de nouvelles installations plutôt qu’à l’agrandissement d'exploitations existantes», insiste un porte parole. Un appel à manifester «dans le calme» a d'ailleurs été lancé par les habitants à 13h ce lundi devant la préfecture.
Quelle est la situation sur place?
Sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, la situation a été globalement calme ces deux dernières semaines, selon la préfecture. Les axes routiers (RD281, RD81, et RD42) sont accessibles à la circulation. L'effectif des gendarmes a été considérablement réduit passant à 500 militaires contre 2.500 lors du début des opérations d'évacuation. Mais les zadistes dénoncent «de nombreux contrôles» et «des pressions» les empêchant «de mener à bien les travaux agricoles».
Cette relative accalmie s'inscrit dans le nouveau délai accordé aux occupants illégaux de la ZAD par le Premier ministre Édouard Philippe fin avril avec un signal d'avertissement: «Après la réunion du 14 mai, ceux qui ne sont pas engagés dans la démarche permettant l’accueil de nouveaux projets agricoles dans un cadre légal s'exposent à la poursuite des procédures d'expulsion». «On n'est pas serein, on annonce une seconde phase d'expulsion alors que le dialogue est ouvert. On se prépare à une nouvelle mobilisation», précise l'un des porte-parole des zadistes.