La mesure ne fait pas l’unanimité auprès des automobilistes français, bien au contraire. Selon un sondage BVA, réalisé pour la presse régionale et relayé par Nice Matin ce mercredi, trois Français sur quatre sont opposés à la limitation à 80 km/h.

La grogne est particulièrement perceptible en zone rurale puisque la proportion des opposants monte alors à 86 %. La mesure qui affectera 400.000 km de routes secondaires à double sens sans séparateur central, entrera en vigueur à partir du début juillet.

79 % jugent la limitation inefficace

L’enquête a été réalisée sur Internet entre les 19 et 23 avril, auprès d’un échantillon représentatif de 1.200 personnes en âge de conduire. Pour expliquer leur opposition à la mesure, les personnes interrogées invoquent à 79 % leur conviction que cette limitation sera inefficace. Et, sur ce point, le total des sceptiques augmente encore (91 %) chez les ruraux.

Quant aux promesses du président Macron de revenir sur la limitation après deux ans si elle ne s’avère pas concluante ou de reverser l’argent des contraventions aux hôpitaux soignant les blessés de la route, ils sont seulement 34 % à juger la première crédible et 30 %, à penser qu’il tiendra la seconde.

36 % d’irréductibles

64 % des automobilistes interrogés disent toutefois qu’ils se conformeront quand même à la limitation. Reste donc 36 % de réfractaires absolus qui, semble-t-il, ne respecteront pas les 80 km/h.

Pourtant, dès lors qu’il s’agit de sécurité routière, les automobilistes sont loin de s’opposer systématiquement à tout. Ainsi, neuf personnes sur dix se disent favorables à la généralisation de la vente d’éthylotests dans les débits de boissons. Par ailleurs, 62 % approuvent la suspension de permis pour les conducteurs commettant une infraction avec un téléphone en main, tout comme la vidéo-verbalisation des non-respects de priorité aux piétons.

Forte contestation dans quatre régions

La contestation des Français se cristallise surtout dans les régions Centre, Bourgogne, Occitanie et Nouvelle Aquitaine​ (81 et 84 %). Les automobilistes semblent bien en phase avec les parlementaires du Sénat où un certain nombre d’élus ont déclaré la guerre à la limitation à 80 km/h. Un groupe de travail a ainsi suggéré de réserver la mesure aux routes les plus accidentogènes, rappelle Nice Matin.

Selon le gouvernement, cependant, l’abaissement de 10 km/h de la vitesse maximale devrait permettre de sauver entre 350 à 400 vies chaque année.