SOCIALFace-à-face entre les syndicats SNCF et le Premier ministre ce lundi

SNCF: Edouard Philippe reçoit les syndicats ce lundi pour la première fois

SOCIALLe Premier ministre entend discuter de la dette, sans toucher cependant à la réforme...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une main « tendue mais ferme », selon Matignon. A la veille d’un huitième épisode de deux jours de grève (de lundi 20h à jeudi 7h55), Edouard Philippe rencontre ce lundi les syndicats de cheminots pour la première fois depuis le début du conflit ferroviaire. Le Premier ministre entend discuter de la dette, sans toucher cependant à la réforme.

Edouard Philippe recevra à partir de 8h les fédérations de cheminots, accompagnées de leurs responsables confédéraux. L’Unsa lancera le bal, puis ce sera au tour des délégations CGT, CFDT, SUD-Solidaires, puis FO. Dans l’après-midi, le patronat du rail, la direction de la SNCF, des associations d’usagers et des représentants des régions seront reçus tour à tour par le Premier ministre et Elisabeth Borne, la ministre des Transports.

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Les échanges promettent d’être animés

A Matignon, les échanges promettent d’être animés entre les syndicats de cheminots, en grève depuis un mois contre une réforme qu’ils jugent inutile et stigmatisante, et un gouvernement qui ne dévie pas de son objectif initial. « Nous ne reviendrons pas sur l’ouverture à la concurrence, nous ne reviendrons pas sur la réorganisation de l’entreprise et sur la fin du recrutement au statut », répète à l’envi Édouard Philippe.

Ces trois sujets ne sont « pas négociables » car « c’est ce qui fera le succès du service public ferroviaire demain », a insisté dimanche sur BFM-TV le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.

« Les grévistes iront au bout »

« S’il veut sortir du conflit », leur a répondu Laurent Brun, numéro un de la CGT Cheminots dimanche soir, « il faudra que le gouvernement bouge sur sa réforme ». « Les grévistes iront au bout », a-t-il prévenu sur BFM-TV. SUD-Rail, qui refuse de négocier « des accompagnements » au projet gouvernemental, organise une manifestation lundi matin à Paris, près des Invalides, qui devrait se poursuivre à Montparnasse à la mi-journée.

Si Laurent Berger, numéro un de la CFDT, voit dans le rendez-vous de lundi « un acte d’ouverture », il réclame, dans un entretien aux Echos, « des engagements clairs » sur la reprise de la dette, la politique d’investissement de l’Etat et « la garantie » d’une « convention collective de haut niveau ».

Une « journée sans cheminot » le 14 mai en cas « d’échec » des discussions

Du côté du gouvernement, on insiste sur le caractère « indispensable » de la réforme, adoptée mi-avril en première lecture à l’Assemblée. « L’approche du Premier ministre n’a pas changé : sa main est tendue mais elle reste ferme », explique-t-on à Matignon. Édouard Philippe a rappelé « qu’il ne reviendrait pas sur les grands axes de cette réforme mais qu’il restait encore des éléments à préciser d’ici l’examen du texte au Sénat, le 23 mai, notamment au sujet du modèle économique de la SNCF et de sa dette ».

L’État s’est engagé à reprendre progressivement, à partir de début 2020, une partie de la dette de SNCF Réseau, qui atteignait 46,6 milliards d’euros fin 2017 et continue de s’alourdir. La question qui sera débattue lundi à Matignon c’est « quel montant, à quel rythme, sous quelle forme », a résumé Bruno Le Maire dimanche.

Les syndicats, qui ne placent pas le sujet en tête de leurs préoccupations, ont d’ores et déjà promis une « journée sans cheminot » le 14 mai en cas « d’échec » des discussions.