VIDEO. Défilé du 1er-Mai: La manifestation parisienne perturbée par des heurts entre la police et un millier d'individus cagoulés
VIOLENCES•La manifestation parisienne du 1er-Mai avançait difficilement ce mardi, bloquée par des centaines d'individus cagoulés...L.C. avec AFP
L'essentiel
- Lors de la manifestation du 1er-Mai à Paris, des individus cagoulés ont perturbé le cortège syndical et causé des dégradations.
- Selon la police, il s'agit d'environ 1.200 membres de la mouvance Black Bloc.
La tension est montée lors de la manifestation parisienne du 1er-Mai ce mardi. Cent deux personnes étaient en garde à vue mardi soir après des dégradations commises en marge du défilé syndical émaillé de violents incidents avec des militants d'ultra-gauche, a annoncé la préfecture de police de Paris.
«276 personnes ont été interpellées mardi» en marge de la manifestation, a précisé la préfecture. Selon un bilan provisoire à 23h30, «31 commerces ont été dégradés dont deux incendiés, 6 véhicules ont été incendiés et 10 autres ont été dégradés; du mobilier urbain a également été dégradé», a-t-elle détaillé. Quatre personnes ont été blessées légèrement, dont un CRS qui a reçu un pavé dans le dos.
Parti de la place de la Bastille, le cortège syndical a été ralenti au niveau du pont d’Austerlitz, bloqué par des centaines d’individus cagoulés, ont constaté des journalistes sur place. La préfecture de police de Paris a fait état d’« environ 1.200 membres du mouvement Black Bloc » rassemblés près de ce pont.
Des dégradations ont eu lieu sur le trajet de la manifestation : un restaurant de la chaîne McDonald’s, situé devant la gare d’Austerlitz, a été violemment saccagé par des individus cagoulés armés d’engins incendiaires. Des manifestants se sont également attaqués à une concession automobile située boulevard de l’hôpital, ainsi qu’à un abribus et une pelleteuse de chantier, qui a été pris feu sous l’effet d’un engin incendiaire. Une voiture et un scooter étaient également en feu.
aCasseurs cagoulés
Selon la préfecture, des projectiles ont été jetés sur forces de l’ordre, qui ont fait usage de tirs de gaz lacrymogène et de deux engins lanceurs d’eau.
Rassemblés autour de banderoles comme « Premiers de cordée, premiers guillotinés » ou « Cette fois, on s’est organisé », ces individus masqués criaient « Tout le monde déteste la police », « Paris, debout, soulève-toi » ou encore « Zyed, Bouna, Theo et Adama, on n’oublie pas, on pardonne pas ».
Avant même le début de la manifestation, deux personnes ont été interpellées en possession de burins et de marteaux. Elles ont été placées en garde à vue. Au cours de la manifestation, un groupe d’environ 200 Blacks Blocs a été maîtrisé par les forces de l’ordre, selon la préfecture qui a précisé que ces individus allaient être interpellés.
L’Intérieur et le gouvernement condamnent les violences
Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a réagi sur Twitter, condamnant « avec fermeté les violences et dégradations commises en marge du défilé syndical du 1er-Mai à Paris. Tout est mis en œuvre pour faire cesser ces graves troubles à l’ordre public et appréhender les auteurs de ces actes inqualifiables », a-t-il indiqué.
Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a lui aussi tweeté ce mardi pour condamner les « violences et dégradations en marge des manifestations du 1er-Mai à Paris ». « Quand on a des convictions sincères, on manifeste à visage découvert. Ceux qui portent une cagoule sont les ennemis de la démocratie. Ils n’imposeront jamais leur loi », a-t-il ajouté.
Les réactions se sont enchaînées au sein de la classe politique. Jean-Luc Mélenchon a évoqué sur Twitter d'« insupportables violences contre la manifestation du premier mai ». Selon le fondateur de la France insoumise elles sont le fait « sans doute des bandes d’extrême droite ».
Itinéraire dévié
Peu avant 17 heures, le préfet de police de Paris a demandé au cortège d’emprunter un autre itinéraire que celui prévu initialement. Au lieu de se rendre place d’Italie, les manifestants rejoignent la gare de Lyon.
Lundi, la préfecture de police avait évoqué un risque de débordement par « des groupes extrémistes » voulant faire de cette journée « un grand rendez-vous révolutionnaire », et prévoyant de « s’en prendre violemment aux forces de l’ordre ainsi qu’aux symboles du capitalisme ».
Des débordements ont également eu lieu en marge de la manifestation rennaise.