VIDEO. Lyon: La violente agression de Marin jugée devant la cour d'assises des mineurs
JUSTICE•La personne suspectée de son agression, mineure au moment des faits, sera jugée à huis clos dès ce mercredi matin…Elisa Frisullo
L'essentiel
- Le 11 novembre 2016, Marin, âgé de 20 ans à l’époque, avait été frappé à la tête à coups de béquille à Lyon et laissé pour mort par son agresseur.
- Ce dernier, mineur au moment des faits, sera jugé dès ce mercredi matin devant la cour d’assises des mineurs du Rhône.
- L’agresseur présumé, au passé de jeune délinquant, a reconnu les faits. Il encourt jusqu’à quinze ans de réclusion criminelle.
Il n’est animé par aucun esprit de vengeance mais par la seule volonté d’entendre les explications de son agresseur. La vérité sur ce qu’il a subi et qui a mis fin à jamais à sa vie d’avant. A partir de ce mercredi matin, la personne suspectée de l'agression de , ce de 21 ans violemment passé à tabac le 11 novembre 2016 pour avoir défendu un couple qui s’embrassait, est jugée à huis clos devant la cour d’assises des mineurs du Rhône.
Le jour de l’agression, Marin, un étudiant en sciences politiques qui venait de fêter ses 20 ans, était venu en aide à un couple pris à partie par des jeunes aux abords du centre commercial de la Part-Dieu. Le ton était monté, une altercation était survenue et des coups avaient été échangés. Puis, alors que l’étudiant montait dans un bus avec sa petite amie, il avait été frappé à la tête par l’un des jeunes à coups de béquille, assénés par-derrière, et avait été laissé pour mort.
Il reconnaît les faits mais ne les explique pas
Depuis son agression, Marin, resté pendant des semaines entre la vie et la mort et aujourd’hui encore marqué , est devenu, bien malgré lui un héros. Son sort, qui a ému dans la France entière, a également touché le pape, auprès duquel le jeune Lyonnais, fan inconditionnel de l’ASSE, s’est rendu le 11 avril dernier.
Interpellé quelques jours après les violences, le suspect, âgé de 17 ans lors des faits, sera jugé pour « violence avec arme suivie de mutilation ou infirmité permanente ». Lors du procès qui doit se tenir jusqu’à vendredi, ce garçon, condamné à de multiples reprises par le passé pour des faits de délinquance, devra tenter d’expliquer sa violence inouïe.
Un parcours de vie chaotique, de multiples condamnations
« Marin et sa famille attendent une réponse sous forme de condamnation. Ils veulent qu’il s’explique et veulent voir si ces explications correspondent au contenu des lettres qu’il a adressées à Marin depuis sa cellule », indique à 20 Minutes Me Frédéric Doyez, l’avocat de la victime, de sa petite amie et de sa maman. Dans ses missives, le suspect, qui a reconnu les faits, s’est excusé. « Pas un seul jour ne passe sans qu’il regrette ce geste qu’il a commis et qu’il a reconnu mais qu’il n’explique toujours pas », affirme l’avocate du prévenu Me Anne Guillemaut.
Au moment des faits, le garçon, au parcours de vie « épouvantable » selon son avocate, était alcoolisé et avait fumé du cannabis. « Il était en pleine dérive. Il a réagi sur l’instant. Tout s’est passé en une fraction de secondes », ajoute Me Guillemaut, dont le client encourt jusqu’à quinze ans de réclusion criminelle.
Marin présent au procès
Marin doit assister à une partie des débats malgré son état de santé fragile. « Il a une grande attente de ce que son agresseur lui dira. Marin n’a pas de haine, pas de méchanceté. C’est un garçon ouvert à la compréhension, Il a le droit d’avoir des réponses et d’entendre des choses sincères de la part de l’agresseur. »
Depuis ce sombre jour de novembre 2016, Marin a subi plusieurs opérations du crâne. Après de longs mois de rééducation, il a quitté récemment le centre médical suisse où il était pris en charge. Malgré d’importants progrès, il garde de lourdes séquelles de cette agression sur le plan moteur et cognitif.
« J’ai, depuis un petit moment désormais, abandonné tout espoir de redevenir le “Marin d’avant”, celui qui pouvait jouer au foot, danser avec ses amis et son amoureuse en soirée », écrivait en novembre dernier l’ancien étudiant sur la page Facebook consacrée à son combat. Une page suivie par plus de 190 000 personnes.
Le verdict est attendu vendredi soir.