ENQUETEQue retenir de la conférence du procureur sur le meurtre d'Angélique?

VIDEO. Meurtre d'Angélique: Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse du procureur

ENQUETELe procureur de la République de Lille a donné ce lundi des détails sur l'enquête concernant la mort de la jeune Angélique...
Oihana Gabriel

O.G. avec AFP

«Il est des images qu’il est difficile d’effacer ». C’est avec ces mots que le procureur de la République de Lille a fait le point sur l’enquête concernant le meurtre d’Angélique Six ce lundi lors d’une conférence de presse. Et annoncé qu’une information judiciaire allait être ouverte pour séquestration, viol et meurtre sur mineure de moins de 15 ans après la mort de la fillette 13 ans, dont le corps a été retrouvé dimanche à Quesnoy-sur-Deûle (Nord).

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Information ouverte pour séquestration, viol et meurtre

Le principal suspect, David R., 45 ans, « va être présenté dans quelques instants » devant un juge d’instruction, a rapporté Thierry Pocquet du Haut-Jussé. « Une information va être ouverte par le parquet, (…) provisoirement les qualifications sont séquestration sur mineur de moins de 15 ans en vue de préparer la commission d’un crime, viol et meurtre commis sur mineur de moins de 15 ans, et nous avons demandé la co-saisine de deux juges d’instruction », a-t-il précisé

Thierry Pocquet du Haut-Jussé, procureur de la République de Lille, sur BFM TV, le 30 avril 2018.
Thierry Pocquet du Haut-Jussé, procureur de la République de Lille, sur BFM TV, le 30 avril 2018. - Capture d'écran BFMTV

Violences sexuelles

Le procureur a dévoilé des détails sordides. Interpellé samedi soir, à la sortie de son travail vers 21h30, le suspect assure qu’il dira toute la vérité dès le début de sa garde à vue. Mercredi, il se rend à Lille pour acheter des pilules contre les troubles de l’érection et de la bière. Il absorbe deux ou trois de ces pilules, et s’endort devant la télévision, puis se réveille vers 16h.

Il sort ensuite au jardin près de chez lui, où il croise la jeune Angélique. Il l’a connaît, car il a vécu dans le même immeuble pendant des années. Il a aussitôt envie d’elle. « J’étais comme dans un état second », explique le suspect aux policiers. Il aborde alors la jeune adolecsente de 13 ans et prétend avoir un objet à donner à ses parents pour l’attirer. Il l’a fait entrer chez lui et lui offre à boire.

Après quelques mots déplacés, elle cherche à partir, se débat, se cogne la tête sur la table du salon. Il l’enferme alors à clef dans les toilettes, où il la déshabille. Il lui donne une gifle, lui impose une fellation et une pénétration digitale. C’est avec le pantalon de la jeune fille qu’il étrangle sa victime. « Il indique que lorsqu’elle a commencé à se débattre il a compris qu’il fallait qu’il la tue et que l’ensemble de ces violences n’a pas duré plus d’un quart d’heure », a expliqué le procureur.

Morte par « asphyxie traumatique »

Il nettoie ensuite son appartement, se débarrasse de ses vêtements et de ceux de la victime. Il place le corps d’Angélique dans une valise, puis la met dans sa voiture. Il achète une pelle vers 19h. En voiture, il s’arrête à l’entrée du bois, où il tente de creuser un trou pour dissimuler le corps. Mais va finalement laisser le corps dans un fourré. Lors de la découverte d’Angélique dimanche vers 1h45, a relaté le procureur Thierry Pocquet du Haut-Jussé, « le corps de la jeune fille est entièrement dévêtu, le médecin légiste constate un coup sur la tête et des traces de sang ».

L’autopsie confirme le récit des violences qu’a fait le mis en cause, notamment les abus sexuels et le décès lié à une « asphyxie traumatique ».

Un suspect déjà condamné pour viol sur mineure

David R. avait été condamné en 1996 pour « viol avec arme sur mineure de moins de 15 ans », « attentats à la pudeur aggravés » et « vol avec violence ». « Il respecte globalement les obligations que cette inscription [au fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions sexuelles] entraîne, c’est-à-dire une présentation tous les ans aux services de police et le signalement de ses changements d’adresse », a précisé le procureur de la République de Lille, Thierry Pocquet du Haut-Jussé. Excepté à une reprise en 2014 « et moins de dix jours après, il était entendu par la police », a précisé le procureur. Il n’était pas soumis à des obligations de soins.