VINYLE«“Dark Side of the Moon me paye le loyer”», le rock cartonne à Marseille

Disquaire Day: «“Dark Side of the Moon” me paye le loyer», le rock cartonne chez les disquaires à Marseille

VINYLEMarseille est une ville de hip-hop, pourtant le rock’n’roll reste très dominant chez les disquaires de la ville…
La boutique Extend and Play à Marseille
La boutique Extend and Play à Marseille - Adrien Max / 20 Minutes
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • Bien que Marseille soit une ville de hip-hop, aucun disquaire ne s’est spécialisé dans ce style musical.
  • Le rock’n’roll reste dominant chez les disquaires.
  • Il y a un retour vers l’objet vinyle, qui gagnera peut-être les fans de hip-hop d’ici quelques années.

Marseille ville de hip-hop. Vrai, sauf pour les amateurs de vinyles. Si vous vous rendez au Disquaire Day organisé partout en France, vous trouverez forcément des vinyles de vos rappeurs préférés. Mais ne comptez pas sur un magasin spécialement dédié à ce genre musical, il n’en existe pas à Marseille.

La devanture de la boutique Galette Records à Marseille.
La devanture de la boutique Galette Records à Marseille.  - Adrien Max / 20 Minutes

Teddy Gilles tient le magasin Galette Records, spécialiste du vinyle, mais pas d’un style en particulier. « Je vends de tout, je ne voulais pas me coltiner que des rappeurs ou que des rockeurs ou que des mecs qui écoutent de l’électro », plaisante-t-il. Il vend de tout, et selon lui « le rap ne passe pas au-dessus des autres ».

« Marseille est une ville rock plus que hip-hop »

Ses clients sont soit des connaisseurs qui cherchent un vinyle en particulier, soit des néophytes. « Dans ces cas-là, les gens se dirigent directement vers les Beatles, les Pink Floyd et David Bowie. Du rock’n’roll quoi. Ça fait huit ans que je tiens le magasin et ça a toujours été comme ça. C’est Dark Side of the Moon qui me paye le loyer », explique-t-il.

Un bac de vinyle consacré au hip-hop chez Galette Records.
Un bac de vinyle consacré au hip-hop chez Galette Records.  - Adrien Max / 20 Minutes

Chez Extend and Play, Colin Ruksyio a tout misé sur les musiques électroniques. Parce que ça marche ? « Non simplement par passion », explique-t-il. Et le hip-hop ?

« Marseille est une ville rock plus que hip-hop. Il suffit d’aller dans les studios de répétitions pour s’en rendre compte, ce sont majoritairement des groupes de rock », témoigne le jeune homme. »

« Pas les mêmes modes de consommation »

Chez Lollipop Music Store, on vend de tout mais surtout du… rock’n’roll. « Les personnes qui écoutent du rap ou du hip-hop n’ont pas les mêmes modes de consommation. Ce sont beaucoup des jeunes, qui téléchargent sur Internet ou écoutent en streaming », considère Paul Milhaud, le cogérant. Bien sûr, quelques amateurs viennent dénicher des vinyles de hip-hop, mais ils restent à la marge.

Teddy Gilles derrière le comptoir de sa boutique.
Teddy Gilles derrière le comptoir de sa boutique.  - Adrien Max / 20 Minutes

Mais cela pourrait bientôt évoluer, comme l’annonce Teddy Gilles de Galette Record : « Il y a clairement un retour vers l’objet, vers un côté tangible. Tu peux l’avoir entre les mains et l’adorer. Aujourd’hui les gens veulent manger des carottes qui ont le goût de carotte, c’est pareil avec la musique. »

Besoin de promotion

C’est dans ce but que le Disquaire Day a été créé : faire revenir du monde chez les disquaires. « Notre premier besoin est clairement la promotion. Ça fait parler de nous et c’est bien. Après c’est compliqué de fidéliser, en général ces personnes on les voit qu’une fois dans l’année, ou à Noël », explique Paul Milhaud. Car les disquaires sont toujours dans une situation délicate. « Le vinyle repart mais le CD est en train de disparaître. Avant je vendais 30 disques, 15 vinyles et 15 CD, aujourd’hui je vends toujours 30 disques, 28 vinyles et deux CD », précise Paul.

La boutique Lollipop Music Store à Marseille.
La boutique Lollipop Music Store à Marseille.  - Adrien Max / 20 Minutes

Contrairement à ce que beaucoup pensent, le prix des vinyles n’a pas tant augmenté que ça. « Il a suivi le niveau de l’inflation à la différence du café ou de la baguette de pain », rappelle le cogérant de Lollipop Music Store.