Le rassemblement des cheminots de l’agglomération de Rouen (Seine-Maritime) a pris une tournure originale, mercredi 18 avril. À l’appel de leur intersyndicale, les salariés grévistes ont choisi de donner leur sang collectivement, dans les locaux de l’Établissement français du sang (EFS) du quartier Saint-Sever.

Une manière assumée de donner de la visibilité à leurs revendications, mais également de donner un visage plus positif des cheminots.

« Les gens nous voient comme des méchants »

« Les gens nous voient plutôt comme les méchants qui bloquent tout, alors que ce n’est pas le but, explique Sabrina Aubouin, informaticienne à la SNCF, au micro de France Bleu. Derrière, il y a des familles. Si on se bat, ce n’est pas seulement pour nos statuts ».

Selon cette salariée, le don du sang est « déjà dans la tradition » des cheminots : « À la SNCF, il y a des collectes de sang déjà organisées toute l’année, et les salariés y vont, une demi-journée est prévue ».

Trois fois plus de donneurs

Lors d’une matinée classique à l’antenne de Saint-Sever, une dizaine de personnes viennent donner leur sang. Le chiffre a triplé après le passage des cheminots.

Philippe Carban, médecin de prélèvements de l’EFS Saint-Sever, rappelle que l’on peut donner son sang « six fois par an, soit tous les deux mois » pour les hommes. « Ça ne prend que trois quarts d’heure ou une heure. », précise-t-il.