VIDEO. Attentat dans l'Aude: On en sait plus sur le déroulement de l'attaque du Super U de Trèbes
TERRORISME•Selon les informations du «Parisien», des enregistrements mettent en évidence un délai de dix minutes entre le lancement de l’assaut lancé via le portable d’Arnaud Beltrame et l’intervention des gendarmes dans le supermarché…N.Sa avec AFP
Le mystère s'éclaircit peu à peu sur les circonstances de l'attentat de l'Aude qui a coûté la vie à quatre personnes, dont Arnaud Beltrame, le gendarme mort en héros en tentant de désarmer Radouane Lakdim, l’auteur présumé de l’attaque.
Trois semaines après le drame, Le Parisien s’est procuré les premiers résultats de l’enquête judiciaire en cours. Une enquête qui pourrait révéler un dysfonctionnement.
Le minutage réalisé à partir de l’enregistrement des échanges avec le preneur d’otages a montré un délai d’un peu plus de dix minutes entre la tentative du lieutenant-colonel Beltrame pour désarmer le djihadiste et le déclenchement de l’intervention menée par l’antenne locale du GIGN.
Le lieutenant-colonel a laissé son portable allumé
Le jour de l’attaque, à 11h28, Beltrame propose au terroriste de se substituer à l'hôtesse de caisse prise en otage et pénètre à son tour dans la salle des coffres du Super U. Toujours selon les informations du Parisien, l’officier, qui ne porte aucun gilet pare-balles, a laissé volontairement son téléphone portable allumé, ce qui permet d’obtenir une sonorisation de la pièce, en plus des moyens de surveillance déployés par les unités d’intervention.
Les hélicos du GIGN sont encore à plusieurs dizaines de minutes de vol de Trèbes lorsque tout bascule. À 14h16, le lieutenant-colonel Beltrame tente de désarmer le terroriste. Sur la bande, on entend confusément « Assaut assaut ! ». Puis trois coups de feu retentissent dans le magasin.
Intervention des gendarmes dix minutes après les tirs
Selon les renseignements obtenus par le Parisien, l’intervention menée par une colonne de neuf hommes, qui permet de neutraliser Radouane Lakdim, a lieu plus de dix minutes plus tard. Des sources concordantes indiquent pourtant que le rapport d’intervention transmis à la justice ne mentionne pas ce délai.
Interrogée par le quotidien sur les conditions de l’assaut, la direction générale de la gendarmerie refuse de commenter, arguant du fait qu’une enquête judiciaire est en cours. Une source proche du dossier tente d’expliquer cependant ce décalage dans le temps : « Il était nécessaire de localiser et évaluer les piégeages avant de les neutraliser ». Une précaution essentielle puisque trois charges artisanales ont bien été retrouvées dans le magasin.