VIDEO. Notre-Dame-des-Landes : La violence est montée d’un cran au cours de l’expulsion de la ZAD
SOCIETE•La deuxième journée d'expulsion de la ZAD a été marquée par plusieurs affrontements...Frédéric Brenon
L'essentiel
- Les opérations d'expulsion de la ZAD, débutées lundi, se sont durcies ce mardi.
- Les gendarmes se sont heurtés à une résistance plus forte que la veille.
- Les expulsions doivent se dérouler encore plusieurs jours.
Au deuxième jour de l’opération d’expulsion partielle de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, la violence est clairement montée d’un cran entre gendarmes et zadistes. Très équipés, appuyés de véhicules blindés et de drones, les premiers ont tenté de repousser les opposants en usant de gaz lacrymogènes, grenades de désencerclement et flash-ball. Les seconds, plus nombreux que la veille, ont répondu par des jets de pierres (à l’aide de frondes ou d’une catapulte artisanale), de cocktails Molotov et de boue.
Dix blessés côté gendarmes, une vingtaine côté zadistes
Selon l’Etat, dix gendarmes auraient été blessés, dont un plus gravement atteint par une pierre à la tête. « De graves exactions injustifiables », dénonce Nicole Klein, préfète de Loire-Atlantique. « On estime à 300 à 350 le nombre d’opposants sur la zone, explique Richard Lizurey, directeur de la gendarmerie nationale. Les affrontements ont été plus intenses car ils agissent de manière plus groupée qu’hier. Certains sont juste là pour affronter du gendarme. »
Du côté des zadistes, on parle d’une vingtaine de blessés. Deux d’entre eux, sérieusement touchés, ont été hospitalisés. « Et on ne compte pas les dommages causés par les très nombreux gaz lacrymogènes », déplore l’un des observateurs. Face à ce bilan, l’équipe médicale de la ZAD exprime sa « vive inquiétude pour les jours à venir ».
Par ailleurs, le parquet de Nantes a ouvert une enquête à la suite d’un tir de fusée de détresse contre un hélicoptère de la gendarmerie qui survolait mardi matin la ZAD.
Un total de 15 squats démolis
La préfecture de Loire-Atlantique affirme avoir expulsé 16 cabanes et habitats précaires et en avoir démoli 15 depuis lundi. Au total, une trentaine de « squats » sont visés par l’expulsion sur les 97 lieux de vie de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Par ailleurs, après la polémique de la ferme des 100 noms lundi, de nouveaux lieux agricoles ont été détruits ce mardi, dénoncent les zadistes.
Les expulsions, qui mobilisent un total de 2.500 gendarmes et CRS, doivent se prolonger plusieurs jours. Et ensuite ? « Nous maintiendrons le dispositif autant de temps qu’il le faudra pour nous assurer que les personnes qui n’ont pas vocation à rester ne se réinstallent pas. Et s’il y a réinstallation, nous interviendrons dans les plus brefs délais », menace le directeur de la gendarmerie nationale. Plusieurs zadistes ont exprimé leur volonté de reconstruire.