Chaque opération devait durer trois semaines, et le tout devait être bouclé en mars. Mais alors que mi-avril approche, le compte n’y est pas du tout au sujet des nouveaux abribus qui doivent se déployer à Nantes et dans l’agglomération.

A côté du CHU par exemple, des barrières entourent l’un d’eux, inaccessible. Il y a aussi les abribus à côté desquels de gros tas de pavés traînent. Sans compter ceux qui sont tout simplement inexistants comme devant la mairie. Sur le trottoir, on ne trouve que d’énormes trous, remplis de diverses gaines et de détritus… A côté, un panneau orange est planté en guise d’arrêt.

« Ça fait des semaines, voire des mois que c’est comme ça, s’indigne Mireille, 60 ans, qui monte dans le C1. Ce n’est vraiment pas l’idéal d’attendre debout. » En face, Martin, lycéen, patiente lui aussi. « Aujourd’hui ça va, mais quand il pleut c’est autre chose… Ce n’est pas super de démarrer sa journée de cours complètement trempé. »

Un nouveau délai fixé à mi-mai

Alors, qu’est-il arrivé au millier d’abribus (dont 591 rien qu’à Nantes) ? Géré jusqu’alors par Clear Channel, c’est l’entreprise JCDecaux qui a repris le marché et est chargée de leur remplacement. Mais le chantier démarré en septembre a pris du retard. « 731 abribus sur les 916 prévus sont équipés soit près de 80 % du total », décomptait-on mardi chez JCDecaux, qui ne commente pas le retard mais évalue désormais à « mi-mai » la date de fin des opérations.

Du côté de Nantes métropole, on confirme avoir reçu de nombreux retours d’usagers mécontents. « La complexité des opérations a été plus forte qu’on ne l’imaginait, reconnaît-on. Il y a eu aussi des difficultés de transfert entre l’ancien et le nouvel opérateur, avec un décalage dans la mise en œuvre. Mais depuis un mois, il y a une accélération. Nous avons renforcé le suivi afin de connaître la situation abri par abri, avec des réunions toutes les semaines. C’est un chantier d’ampleur. »

« Nous avons une grande amertume sur ce dossier car Nantes métropole n’a pas bien su le gérer, se désole de son côté Jean-Pierre Lugadet, secrétaire général de l’association nantaise déplacements et environnement. Quand les travaux ont démarré, on pensait que la situation serait réglée en trois mois. Mais il manque encore beaucoup d’abris. Les tas de gravats que l’on trouve un peu partout posent des questions de dangerosité pour les personnes malvoyantes, par exemple. »

Des services en plus

En attendant, et quand elles sont debout, les nouvelles installations ne semblent pas susciter l’enthousiasme. Certains usagers regrettent déjà que le nom des stations ne soit plus affiché sur la façade. D’autres assurent qu’elles ne protègent pas mieux de la pluie.

JCDecaux a pourtant promis de nouveaux services, comme des ports USB pour recharger son portable (sur 130 d’entre eux). Des bornes d’infos trafic, indiquant les temps d’attente avant le passage des prochains bus et les perturbations en temps réel, sont aussi prévues…