ZAD de Notre-Dames-des-Landes, au deuxième jour des expulsions. Vers 7h30, un peu plus d’une heure après la reprise d’une opération massive destinée à déloger les occupants illégaux, de nouveaux heurts ont éclaté avec les gendarmes.

Les forces de l’ordre ont lancé plusieurs grenades assourdissantes et effectué des tirs de gaz lacrymogènes. « Cassez-vous, cassez-vous ! », hurlaient à leur adresse les zadistes, qui ont riposté par des jets de projectiles, des cocktails molotov et des tirs de fusées.

« Ils reviennent sur la ZAD semer leur travail de destruction »

« Ce matin, presque une centaine de camions de gendarmes mobiles, blindés, tractopelles reviennent sur la ZAD semer leur travail de destruction. Plusieurs lieux de vie et projets agricoles semblent aujourd’hui immédiatement dans les viseurs de la préfecture », ont annoncé les zadistes dans un communiqué.

Les zadistes ont d’ailleurs appelé dès lundi « tous ceux qui le peuvent à se rendre sur place dès l’aube » mardi « pour faire obstacle » aux forces de l’ordre. « Nous appelons à des mobilisations et réactions déterminées partout ailleurs en France », ont-ils indiqué, avant de promettre que leurs sympathisants « reviendront en masse pour ne pas laisser sans habitat » les zadistes évacués.

« Nous avons repris à 6 heures les opérations là où nous les avons arrêtées hier, autour de la D281, en élargissant le périmètre à l’Est et à l’Ouest », a-t-on indiqué de source proche du dossier. Les gendarmes mobiles ont fait reculer les zadistes sur 200 mètres sur la route des « fosses noires » au sud-ouest de la D281, selon la même source. La zone était survolée par un hélicoptère.

2.500 gendarmes mobilisés à la ZAD

Pour rappel, l’opération de grande ampleur lancée lundi matin répond à l’engagement pris le 17 janvier par le Premier ministre Edouard Philippe d’éradiquer cette « zone de non droit ». Elle prévoit d’expulser toute personne n’ayant pas régularisé sa situation en déclarant de nouveaux projets agricoles individuels. La quasi-totalité des 250 zadistes estimés sur place ne l’ont pas fait, préférant une gestion collective du territoire et la possibilité de mener des projets non agricoles.

La préfète des Pays-de-la-Loire Nicole Klein a assuré ce lundi que l’objectif de démanteler une « quarantaine de squats » sur 97 était « presque atteint ». « Plus ça va aller, plus ça va être compliqué », a-t-elle toutefois jugé à la fin de la première journée de l’intervention qui mobilise 2.500 gendarmes. Ce mardi matin, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a expliqué qu’une « vingtaine de squats restait à démanteler » et que l’opération pouvait durer « jusqu’à la fin de semaine ».