SOCIETECinq questions autour de l'évacuation de la ZAD de N-D-des-Landes

Notre-Dame-des-Landes: Cinq questions autour de l'évacuation de la ZAD

SOCIETEL'expulsion des occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes a débuté cette nuit...
Julie Urbach avec AFP

Julie Urbach avec AFP

L'essentiel

  • 2.500 gendarmes sont mobilisés pour l'opération, qui a débuté ce lundi matin à l'aube.
  • La situation est très tendue sur place.

après l’annonce de l’abandon du projet d’aéroport, l’évacuation de la ZAD de a débuté ce lundi matin aux aurores. Le Premier ministre Edouard Philippe avait annoncé qu’elle aurait lieu « dans les prochains jours. »

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Quel dispositif est prévu ?

L’opération mobilise sur plusieurs jours 25 escadrons de gendarmerie mobile, soit environ 2.500 militaires, mais aussi des engins de démolition. Dimanche, si la ZAD n’était pas encore encerclée par les forces de l’ordre, plusieurs véhicules avaient patrouillé tout le week-end dans les communes alentours, pour prévenir toute introduction de carburant, de matières dangereuses ou d’objets pouvant servir d’armes.

Des hélicoptères avaient survolé également la zone, un scénario habituel depuis plusieurs semaines. Selon Ouest-France, l’ex-route des chicanes, qui n’avait pas encore été rouverte officiellement à la circulation, depuis dimanche midi.

Qui est concerné ?

L’expulsion doit concerner toutes les personnes qui n’ont pas régularisé leur situation depuis fin-janvier, en déclarant par exemple de nouveaux projets agricoles individuels. La quasi totalité des 250 zadistes estimés sur place ne l’ont pas fait, préférant une du territoire et la possibilité de mener des projets non agricoles.

Mais l’évacuation ne devrait pas ressembler à l’opération César de 2012, qui a viré au fiasco en raison d’une forte résistance. On parle plutôt d’expulsions ciblées, qui pourraient peut-être concerner, dans un premier temps, les zadistes les plus radicaux. Selon les services de l’Etat, 95 squats « construits ou occupés en dehors des règles » sont recensés sur la ZAD.

Comment les zadistes se préparent-ils ?

Les occupants de la ZAD ont toujours semblé prendre cette évacuation très au sérieux. Plusieurs appels à se mobiliser sur la zone ont été lancés, et le week-end dernier aurait permis d’étoffer les troupes. « Des gens arrivés de partout pour ne pas nous laisser seuls face à la police et les tractopelles », assurait un habitant.

Des réunions de préparation et chantiers participatifs devaient encore se tenir ce dimanche. Ce week-end, les opposants espèraient la venue d’autres soutiens à partir de 4h du matin, lundi. Des manifestations sont déjà prévues à Nantes, dont une ce lundi soir. Mais aussi de France.

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La résistance sera-t-elle forte ?

« Comme en 2012, on ne se laissera pas faire : la résistance sera physique et déterminée », a averti le mouvement d’occupation, invoquant une « force hybride » faite de « barricades, blocages humains ou avec tracteurs, sabotages, projectiles, cabanes perchées » ou « harcèlements divers ». Pour autant, le rapport de force semble défavorable aux zadistes, dont les soutiens à la suite de l’abandon du projet.

, principale association anti-aéroport et composée d’opposants historiques, a appelé samedi soir à privilégier le dialogue, sans pour autant se montrer très offensive. « Nous exhortons l’Etat à ne pas enclencher le processus des expulsions et de la violence, qui plus est alors que le dialogue entre les composantes du mouvement et la préfecture s’instaure. »

Ces expulsions sont-elles légales ?

L’Etat s’était fixé la fin de la trêve hivernale (31 mars) pour procéder à l’évacuation de la zone. Mais dans une lettre adressée samedi à Édouard Philippe, les avocats d’occupants ont dénoncé des procédures d’expulsions illégales car menées « au mépris des droits (…) garantis par le code des procédures civiles d’exécution et, plus généralement, de l’Etat de droit ». Ils ont annoncé leur intention d’engager des recours pour faire condamner l’État.

Pour autant, ils ont essuyé une première défaite puisque le tribunal administratif de Nantes les premiers recours d’occupants de la ZAD qui visaient à contraindre l’Etat à communiquer des documents administratifs en lien avec leurs éventuelles expulsions.