Radicalisation: Vingt étrangers en situation irrégulière ont été expulsés de France en 2017, selon Gérard Collomb
TERRORISME•Dans un entretien accordé à «Ouest-France», le ministre de l'Intérieur a assuré que «mettre en prison les 26.000 fichés "s", ou ceux qu’on jugerait dangereux est impossible»...M.P.
Radicalisation, fiché « s », état d’urgence, lutte antiterroriste… Une semaine après les attaques terroristes de l'Aude, Gérard Collomb a fait le bilan de la menace terroriste en France dans un long entretien accordé au quotidien Ouest-France.
Le ministre de l’Intérieur y livre un chiffre fort : celui des 20 expulsions de radicalisés effectuées en France en 2017. Alors qu’une majorité de Français se montrent favorables à l’expulsion des fichés « s », Gérard Collomb a assuré « comprendre leur émotion » avant de préciser : « Sur les débats de cette semaine, je crois qu’il y a une certaine confusion entre les personnes fichées "s" et les personnes inscrites au FSPRT [Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste]. Ce dernier fichier suit le parcours de personnes radicalisées, alors que le fichier "s" est un sous-ensemble du fichier des personnes recherchées. Mais l’un comme l’autre sont des fichiers administratifs qui visent à aider au travail des services de renseignement ».
Les attaques à Trèbes et Carcassonne étaient « difficilement prévisible(s) »
« Mettre en prison les 26.000 fichés "s", ou ceux qu’on jugerait dangereux est impossible, car l’inscription dans un fichier n’est pas une preuve de culpabilité. […] Quant à l’expulsion d’étrangers en situation régulière et connus pour radicalisation, c’est déjà le cas. Nous avons réalisé vingt expulsions en 2017, un nombre jamais atteint auparavant », a encore détaillé le ministre qui a rappellé, une fois de plus, que la menace terroriste « n’a pas disparu » en France, mais c’est « transformée » avec des individus qui peuvent « passer à l’acte rapidement ».
Dans son entretien à Ouest-France, Gérard Collomb a ainsi estimé que les attaques à Trèbes et Carcassonne étaient « difficilement prévisible(s) ». Leur auteur, Radouane Lakdim, était inscrit au FSPRT depuis novembre 2015 mais les investigations n’avaient montré « aucun signe laissant présager un passage à l’acte ».