POLEMIQUEUn juge regrette la «dictature de l'émotion» dans l'affaire Bertrand Cantat

Polémique sur Bertrand Cantat: Le juge qui a fait libérer le chanteur regrette la «dictature de l'émotion»

POLEMIQUELe juge qui a accordé la libération conditionnelle en 2007 à Bertrand Cantat regrette un «déchaînement de passions» qui empêche à un ancien détenu de se réinsérer dans la société…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Dans une tribune sur le site Franceinfo.fr, le juge d’application des peines, Philippe Laflaquière, qui a accordé à Bertrand Cantat sa libération conditionnelle en 2007 dénonce « la dictature de l’émotion » et regrette que « l’institution judiciaire » soit devenue « secondaire ».

« Un tribunal médiatique »

Ces déclarations interviennent alors que les polémiques se multiplient autour des concerts de l’ancien chanteur de Noir Désir, quinze ans après la mort sous ses coups de Marie Trintignant pour laquelle il a été condamné et a purgé sa peine. Le juge Philippe Laflaquière pointe du doigt, le tribunal médiatique tout-puissant, incontrôlable » qui fait passer au second plan « l’institution judiciaire », rapporte l’AFP. « Plus que jamais, je crois indispensable de la respecter, de la fortifier, de soutenir tous ces professionnels - (administration pénitentiaire comprise), qui placent leur compétence et toute leur énergie au service d’une belle mission, tenter de réparer les maux les plus cruels de notre société », ajoute le juge.

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Si le magistrat estime d’autre part « pleinement légitime » le combat pour « la libération de la parole et l’action des mouvements féministes », il regrette toutefois que celle-ci « tourne maintenant à la vindicte publique. » Il dénonce « une véritable mise au pilori en place médiatique », avec « la montée en puissance des réseaux sociaux, formidable caisse de résonance d’une dictature de l’émotion depuis longtemps dénoncée » et reproche le « déchaînement de passions qui s’exprime aujourd’hui » et qui empêche à un ancien détenu de se réinsérer dans la société.

« Bertrand Cantat a été jugé, il a le droit de vivre sa vie »

Bertrand Cantat a « le droit de vivre sa vie (…) il a payé », a déclaré, de son côté, la ministre de la Culture Françoise Nyssen jeudi soir sur franceinfo, alors que sa tournée est contestée. « Bertrand Cantat a été jugé, il a le droit de vivre sa vie », a souligné la ministre, en déplacement à Tours. « Après, chaque fois qu’on parle de Bertrand Cantat, je tiens à rappeler aussi un nom, celui de Marie Trintingant », a déclaré Françoise Nyssen, soulignant cependant que « le ministère de la Culture n’a pas à intervenir sur les programmations (des salles de concerts ou des festivals, ndlr) ».