BLOCAGESA Mayotte, crainte d'une catastrophe sanitaire sur une île paralysée

A Mayotte, la crainte d'une catastrophe sanitaire augmente sur une île paralysée

BLOCAGESL'île est secouée depuis plus de deux semaines par un mouvement de contestation populaire, avec manifestations et barrages routiers...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La situation sociale se dégrade à Mayotte et perturbe le déroulement normal des soins aux malades. Le centre hospitalier de Mayotte a alerté ce vendredi dans un communiqué sur la situation « extrêmement préoccupante » qu’il connaît en raison du mouvement de contestation qui paralyse l’île.

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Dans un courrier, signé notamment de la présidente de la commission médicale de l’établissement, le docteur Sophie Olivier, l’hôpital constate que « les patients n’arrivent plus à accéder aux structures de soins publiques ou privées », en raison des barrages quotidiens qui paralysent la circulation dans l’île. « Les déplacements des véhicules de secours sont difficiles », « le personnel médical ne peut rejoindre son lieu de travail », et « l’approvisionnement en médicaments, matériel médical, linge et nourriture est compromis », déplore le centre hospitalier.

Lutte contre l’insécurité et l’immigration

« On observe déjà l’admission de patients dans un état très dégradé », et « le bloc opératoire ne peut plus fonctionner normalement faute de personnel », insiste-t-il dans son communiqué, signé aussi du vice-président de la commission médicale de l’établissement et de la présidente du conseil départemental de l’ordre des médecins.

« Sans mesures immédiates, afin de rétablir une activité aussi normale que possible, la communauté médicale craint une catastrophe sanitaire au niveau du département », alertent les signataires. « Tous nos moyens sont déjà limités et insuffisants en temps normal. Ils sont à l’heure actuelle dramatiquement compromis », estiment-ils.

Mayotte est secouée depuis plus de deux semaines par un mouvement de contestation populaire, avec manifestations et barrages routiers, pour protester contre l’insécurité, notamment aux abords des établissements scolaires, et plus largement contre la forte immigration clandestine provenant des Comores, à 70 km de ses côtes. Conséquence des barrages, les stations-service de Mamoudzou, la ville la plus peuplée du département, ne désemplissent pas : plusieurs dizaines de personnes bloquées par des barrages routiers depuis plusieurs jours patientent pour se réapprovisionner en pétrole, en franchissant à pied les barricades.