Affaire Maëlys: «Nous avons perdu 6 mois d’une attente insupportable», souligne l'avocat
ENQUETE•Les parents de Maëlys, disparue dans la nuit du 26 au 27 août à Pont-de-Beauvoison, se sont exprimés sur BFMTV ce jeudi...L.Br.
Les parents de Maëlys ont choisi de s’exprimer. Sur BFMTV ce jeudi, ils ont adressé un message à leur fille et à la presse, après trois semaines de silence médiatique.
Jennifer Cleyet-Marrel et Joachim de Araujo ont adressé un dernier message à leur fille, disparue depuis la nuit du 27 août 2017. « Nous voudrions vous parler de notre fille. Maëlys, tu étais une fille exceptionnelle. Tu nous laisses un grand vide, la maison est triste sans toi. Ton sourire, tes blagues nous manquent », explique sa mère Jennifer Cleyet-Marrel.
Inexcusable et impardonnable
« Tous les quatre, nous formions une famille heureuse, nous comptions bien continuer à vivre pleinement ce bonheur. Mais ce tueur d’enfant a anéanti notre avenir. » La mère de Maëlys évoque ensuite le silence de Nordahl Lelandais sur les circonstances de la mort de sa fille. « Malgré nos nombreuses demandes depuis six mois, il a toujours nié l’évidence. Tout ce qu’il a fait est inexcusable et impardonnable. Maëlys, sois en certaine, ton assassin est désormais en prison. Nous t’aimons de tout notre cœur », conclut-elle.
C’est ensuite le père de Maëlys qui prend la parole. « Nous souhaitons remercier les enquêteurs, les magistrats pour leur travail minutieux », souligne Joachim de Araujo. « En plus de la souffrance de perdre notre enfant, nous avons eu à subir des épreuves dont nous nous serions bien passés. (…) La famille du mis en cause n’a fait preuve d’aucune compassion pour Maëlys et d’aucune empathie envers nous », a-t-il dit en référence à Nordahl Lelandais.
Attitude suspecte lors du mariage
« Les détails sordides dans la presse, sur les vêtements de notre fille, tout cela ajoute à notre peine, et à celle de notre fille aînée », explique ce père de famille, avant de critiquer la prise de parole de l’avocat de l’accusé, Alain Jakubowicz. Le père de famille a également apporté son soutien à la famille d’Arthur Noyer « dans [leur] combat commun pour la vérité. »
Leur avocat a ensuite pris la parole pour dénoncer les « six mois de prise d’otage de [ses] clients ». Me Fabien Rajon assure que les parents avaient déjà « remarqué l’attitude suspecte de Nordahl Lelandais » avec la fillette lors du mariage. Concernant le refus de s’exprimer de Nordahl Lelandais, l’avocat se demande si les explications de l’accusé viendront un jour. « Que l’on ne vienne pas nous dire que le mis en cause participe à la manifestation de la vérité. » Et l’avocat de résumer la situation : « Nous avons perdu 6 mois, 6 mois d’une attente insupportable », insiste-t-il, critiquant la prise de parole de l’avocat de Nordahl Lelandais.
Après six mois de silence, Nordahl Lelandais a finalement avoué mi-février avoir tué la petite Maëlys et a fourni aux enquêteurs les indications qui ont permis de retrouver des restes de la fillette à l’issue de difficiles recherches dans la montagne enneigée. L’ex-militaire de 34 ans, unique suspect dans l’affaire, a affirmé que le décès de l’enfant était « involontaire » mais a refusé dans l’immédiat de s’exprimer sur les circonstances de sa mort, a indiqué le procureur de la République de Grenoble Jean-Yves Coquillat devant la presse. Il est également mis en examen pour l’assassinat du caporal Arthur Noyer, a avoué avoir tué « involontairement » la fillette de 8 ans, disparue lors d’un mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère). Après ces aveux, les enquêteurs vont désormais s’attacher à déterminer les circonstances de la mort de Maëlys.