Intrusion à la centrale de Cattenom: Deux mois ferme pour deux militants de Greenpeace
JUSTICE•Les six autres membres de l'organisation qui s'étaient introduits dans la centrale ont été condamnés à du sursis...20 Minutes avec AFP
Du sursis et de la prison ferme. Huit militants de Greenpeace, qui s’étaient introduits sur le site de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) en octobre ont été condamnés mardi à des peines allant de cinq mois de prison avec sursis à deux mois ferme.
« On est déçus, parce que c’est la première fois que des militants de Greenpeace sont condamnés à de la prison ferme », a réagi Jean-François Julliard, le directeur général de l’ONG, également poursuivie et condamnée à une amende de 20.000 euros. Parmi les prévenus, deux activistes, déjà condamnés dans le passé pour s’être introduits sur des sites nucléaires, ont écopé de deux mois de prison ferme.
Les six autres ainsi que le responsable de la campagne nucléaire de l’ONG écologiste, Yannick Rousselet, poursuivi pour complicité, ont été condamnés à cinq mois de prison avec sursis. « C’est particulièrement injuste pour des personnes qui n’ont fait que lancer l’alerte sur un risque nucléaire », a déploré le responsable, annonçant qu’ils allaient tous faire appel.
« Greenpeace a franchi une ligne rouge »
Le tribunal a ordonné par ailleurs une expertise pour évaluer le préjudice matériel, estimé à plus de 200.000 euros par EDF et demandé aux prévenus de verser une provision de 20.000 euros. Il a en outre alloué 50.000 euros au titre du préjudice moral à EDF, qui en avait réclamé 500.000.
« On est des lanceurs d’alerte avant tout » avaient avancé les activistes mais pour la procureure, Christelle Dumont, « Greenpeace a franchi la bande rouge ». Poursuivis pour « intrusion en réunion et avec dégradation dans l’enceinte d’une installation civile abritant des matières nucléaires », les huit activistes encouraient cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.
Un feu d’artifice tiré
Le 12 octobre, à l’aube, les huit activistes de Greenpeace avaient été interpellés après avoir pénétré dans la centrale pour alerter sur la vulnérabilité des sites nucléaires. Ils disent avoir tiré un feu d’artifice tout près du bâtiment abritant la piscine à combustibles. La préfecture de Moselle et EDF avaient assuré que les militants n’avaient pas accédé à la zone nucléaire.
Après une nouvelle intrusion de Greenpeace sur le site nucléaire de Cruas-Meysse (Ardèche) en novembre, une commission d’enquête parlementaire sur « la sûreté et la sécurité des installations nucléaires » a été créée.