SOCIETEHuit jeunes migrants logés dans un premier «camion d'urgence»

Nantes: Un premier «camion d'urgence» livré pour loger huit jeunes migrants

SOCIETELa remorque a été réaménagée en dortoir équipé d'une douche et de toilettes...
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

L'essentiel

  • C'est l'association Home 311 qui a eu l'idée de transformer des remorques frigorifiques arrivées en fin de vie.
  • La première remorque loge huit jeunes migrants installés à Nantes.
  • Elle est équipée de couchettes, de toilettes, d'une douche et d'électricité.

Elle n’a pas perdu de temps. Un mois à peine après avoir rendu public son projet d’aménager de vieux camions frigorifiques pour y loger des personnes sans abri, l’association Home 311 a livré ce lundi un premier véhicule à Nantes. Installé sur l’île de Nantes, sur une friche du quai Wilson appartenant à la mairie, il loge huit jeunes migrants originaires d’Afrique de l’ouest.

Ahmed, Ivoirien, est l’un d’entre eux. Il vivait depuis un an dans un squat insalubre du quartier Doulon. « Le collectif d’associations a proposé aux plus jeunes de venir ici. Au départ, on ne voulait pas. On pensait que ça allait être une galère supplémentaire. En fait, c’est une très bonne surprise. C’est propre, agréable, il fait chaud. On a un casier qui ferme à clé, on peut tirer un rideau… Après ce que j’ai connu, c’est le luxe », raconte celui qui déclare avoir 16 ans mais a été débouté de sa demande de reconnaissance de minorité (il a fait appel).

Posée à côté d’un gros squat

Conçu par les architectes Frédéric Tabary et Jean-Charles Le Lay (association Home 311), cette remorque frigorifique destinée à la casse dispose de huit couchettes, d’une douche, d’un lavabo et d’un WC. L’intérieur est éclairé et chauffé. Pour la cuisine, en revanche, les huit occupants se déplacent à quelques mètres de là dans un squat abritant près de 70 migrants.

«Une Villa en urgence», camion frigorifique aménagé pour les personnes à la rue.
«Une Villa en urgence», camion frigorifique aménagé pour les personnes à la rue. - F.Brenon/20Minutes

C’est l’association nantaise Logement Fraternité qui a financé, « grâce à des dons de mécènes et particuliers », l’aménagement et la livraison du camion. L’association Une famille Un toit en assure, elle, la gestion. « C’est une solution ingénieuse, rapide à mettre en œuvre et qui a pour avantage d’être mobile », se réjouit Frédéric Aubry, président d’Une famille Un toit.

Objectif : 50 remorques en 2018

La ville de Nantes, elle, a donné son accord au projet et prend à sa charge les dépenses d’énergie et de fluides. « Ces jeunes sont sur notre ville et connaissent une situation préoccupante. Plutôt que de fermer les yeux, c’est notre responsabilité de regarder la réalité telle qu’elle est », justifie Aïcha Bassal, adjointe au maire de Nantes.

Un second camion frigorifique, financé par l’association parisienne Aurore, accueillera huit femmes sans abri en Ile-de-France cette semaine. Mais l’association Home 311 n’entend pas s’arrêter là. « Nous avons déjà de nombreux contacts concrets. Notre objectif est d’en livrer 50 en 2018. D’ici à 2020, nous espérons en livrer 400. »