JUSTICEFrançois Molins salue la libération de la parole des victimes d’abus

François Molins favorable à l’idée de fixer à 13 ans l’âge du consentement à un acte sexuel

JUSTICELe procureur de la République de Paris indique que le nombre de plaintes pour harcèlement et agression sexuelle a augmenté de 20 à 30 % après l'affaire Weinstein…
20 Minutes avec AFP

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En procureur respecté, il a logiquement mis en garde contre les dangers d’un « tribunal médiatique ». Dans une interview au Parisien publiée ce dimanche soir, François Molins, le procureur de la République de Paris a salué le mouvement de libération de la parole des victimes d’abus sexuels dans le sillage de l’affaire Weinstein.

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« Si cette chape de plomb cède enfin, c’est très bien. Mais il ne faut pas que ‘rumeur’vaille ‘condamnation’(…) Il existe un droit absolu à l’information mais il ne saurait y avoir de tribunal médiatique. »

700 plaintes pour viols par an

Le magistrat explique aussi que le nombre de plaintes pour harcèlement et agression sexuelle a augmenté de 20 à 30 % à Paris à l’automne à la suite de la campagne #balancetonporc et #metoo, avec un pic de 154 plaintes pour le seul mois d’octobre.

« Mais cet effet est en train de retomber pour revenir à la situation antérieure, soit entre 80 et 120 plaintes par mois. Quant aux viols, les chiffres sont restés stables avec environ 700 plaintes annuelles. » Dans ce domaine, il indique d’ailleurs que des mesures ont été prises pour mieux accompagner les personnes désirant porter plainte.

Pour lui, l’âge de consentement devrait être fixé à 13 ans

Dans cet entretien, il se dit aussi favorable à ce que soit fixé à 13 ans l’âge minimum du consentement à un acte sexuel, ce qui doit être tranché par un futur projet de loi.

« Il y aurait ainsi une cohérence avec l’ordonnance de 1945 sur la protection des mineurs : 13 ans, c’est l’âge à partir duquel on est accessible à des sanctions pénales. Ce serait le seuil du discernement, en quelque sorte », fait valoir François Molins.

En novembre, le président Emmanuel Macron s’est prononcé à titre personnel pour 15 ans. Un projet de loi avait été annoncé après la polémique créée par le cas d’un homme de 28 ans poursuivi en justice pour "atteinte sexuelle" et non pour viol, car sa victime de 11 ans était considérée comme consentante.