«Dans ma tête, je me dis: "Ça y est, je vais y passer"», Marlène Schiappa révèle avoir été «agressée» dans le métro
#METOO•Dans le long portrait que lui consacre «Le Parisien», la secrétaire d'Etat révèle avoir eu le « droit à tout l’éventail » comme « plein de femmes »...M.P.
«Dans ma tête, je me dis : "Ça y est, je vais y passer". » Dans un long portrait qui lui est consacré ce vendredi dans Le Parisien, la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa révèle qu’elle a été « agressée sexuellement ».
#MeToo aurait-elle pu écrire, elle qui, « comme plein de femmes » a eu le « droit à tout l’éventail ». Quelques mois après le lancement du mouvement #BalanceTonPorc et à l’heure où, dans un rapport qui doit lui être remis prochainement, des parlementaires préconisent de créer une infraction d'« outrage sexiste » (une amende de 90 euros), la secrétaire d’Etat a donc consenti à raconter une agression survenue dans le métro.
« Je mets le coup de genou, je me dégage et sors du métro »
« D’un coup, je suis tirée par deux mecs qui m’emmènent à l’abri des regards. L’un d’eux me plaque contre le mur et l’autre essaie de me déshabiller. Dans ma tête, je me dis : "Ça y est, je vais y passer". Je suis sidérée, mais je me souviens d’un conseil de mon père : "Si on t’agresse, donne un coup de genou entre les jambes pour te libérer". Je mets le coup de genou, je me dégage et sors du métro. »
A l’air libre, Marlène Schiappa appelle alors un ami proche : « Et là, il me répond : "Mais pourquoi tu lis dans le métro ? Il faut être vigilante !" Sur le moment, je m’en suis voulu, j’ai culpabilisé. »
« Ai-je été violée ? Je ne répondrai pas à cette question »
Celle qui a publié un essai intitulé La culture du viol en février (Les Editions de l’Aube) dernier refusera toutefois de s’attarder plus sur cet éventail d’agressions sexuelles dont elle a été victime. « Ai-je été violée ? Je ne répondrai pas à cette question », avancera-t-elle toutefois sans que personne ne le lui demande.
Alors pourquoi ne pas en dire plus ? Parce que Marlène Schiappa n’a pas envie « de rentrer dans les détails ». « Je n’ai pas intérêt à raconter ce qui m’est arrivé en particulier, au risque de déporter le sujet », poursuit la secrétaire d’Etat, avant de conclure : « Je ne veux pas que mon combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes apparaisse comme un combat personnel. »