Tours: Un professeur de chant mis en examen pour «viols de mineurs»
JUSTICE•Cet homme âgé de 60 ans fabriquait lui-même des pilules, notamment à base de somnifères, qu'il faisait prendre à des élèves...20 Minutes avec AFP
Le chef de choeur de la maîtrise du conservatoire de musique de Tours a été mis en examen et incarcéré lundi pour « viols » et « agressions sexuelles sur mineurs » par personne ayant autorité. Selon le parquet de Tours, l’homme, âgé de 60 ans, a également été mis en examen pour « administration de substances nuisibles ».
« Six à sept jeunes garçons » ont été entendus par les enquêteurs, faisant état d’actes de pénétration sexuelle commis alors qu’ils étaient âgés de 13 à 16 ans, lors de voyages à Paris pour des concerts organisés depuis 2014 par l’enseignant. Contrairement à ce qu’il prétendait auprès de ses élèves, ces séjours étaient organisés pendant des week-ends à l’insu du conservatoire.
Le maire de Tours dénonce « un manipulateur hors série »
L’enseignant, dont l’identité n’a pas été révélée, « reconnaît la matérialité des relations à caractère sexuel, mais nie toute forme de contrainte ou de violence », a indiqué un magistrat.
Ce professeur de chant fabriquait lui-même des pilules, notamment à base de somnifères, qu’il faisait prendre à des élèves en assurant qu’ils éviteraient ainsi de contracter « des maladies ou des rhumes des foins », a indiqué le procureur de la République de Tours Jean-Luc Beck. Le rôle exact de ces pilules devra être déterminé lors de l’instruction.
Dénonçant « un manipulateur hors série » et un « personnage particulièrement retors et pervers », le maire de Tours Christophe Bouchet (UDI) a affirmé lors d’une conférence de presse que l’enseignant avait « mis en œuvre toute une série de mesures pour déjouer la vigilance renforcée » dont il était l’objet depuis sa réintégration. En raison du « doute » qui subsistait à son égard, « la direction du conservatoire avait une vigilance de tous les instants », a assuré le maire.
Un appel pour que d’éventuelles autres victimes se fassent connaître
Le professeur avait en effet déjà été poursuivi pour des faits similaires. Il avait été condamné à trois mois de prison avec sursis le 2 juin 2005 par le tribunal correctionnel de Tours pour « agressions sexuelles sur un mineur ». Il avait ensuite été relaxé le 28 septembre 2006 par la cour d’appel d’Orléans.
Les magistrats avaient notamment pris en compte en appel le fait qu’il était « unanimement apprécié par les parents des enfants dont il s’occupait » et qu’un examen psychiatrique permettait « d’exclure toute tendance pédophile ».
L’enseignant, qui avait été suspendu, avait alors engagé une procédure contre la ville de Tours, et obtenu sa réintégration au conservatoire. Ce jeudi, le procureur a lancé un appel pour que d’éventuelles autres victimes se fassent connaître.