ENERGIE«Je fais partie des Français qui ont froid chez eux»

Précarité énergétique: «Je fais partie des Français qui ont froid chez eux»

ENERGIEDes locataires témoignent des difficultés qu’ils ont à se chauffer et des conséquences que cela entraîne…
Mathieu Bruckmüller

M.B.

«On allume le radiateur que dans les chambres et dans le reste de l’appartement, nous avons toujours froid avec nos deux enfants ». La faute, explique Clémence, « à une mauvaise isolation des murs, des volets à changer et des radiateurs énergivores type grille pain » qui entraînent « des factures d’électricité énormes ». Comme elle, des centaines d’internautes ont répondu à notre appel dans cet article ou sur la page Facebook de 20 Minutes consacré à la précarité énergétique, qui, selon le dernier baromètre Qualitel-Ipsos frappe un million de foyers locataires. Selon cette étude, 20 % des locataires déclarent avoir « souvent froid » contre 5 % des propriétaires.

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« Les propriétaires ne font rien »

À l’image d’Aurélie qui doit, elle aussi, payer une grosse facture d’électricité car « les chauffages sont de vieux convecteurs électriques ». Malgré l’humidité partout, « les propriétaires ne font rien… On est obligés de vivre ici car le loyer n’est pas cher ». Dans cette situation, de nombreux internautes se disent résigner comme Brittany qui a un « propriétaire pas du tout au top ». Pour faire face aux « fenêtres vétustes et très mal isolées », la Bordelaise a trouvé une solution radicale : « rester sous la couette ». Mallik qui fait « partie des Français qui ont froid chez eux » a aussi son astuce pour se réchauffer dans son apprtement de 35 m² : boire un « thé et prendre mon chat sur moi ». En effet, « je ne peux pas mettre le chauffage électrique toute la journée », explique-t-il car « en plus de mal chauffer, il coûte très cher ».

13 degrés dans l’appartement en hiver

Aurélie, une autre internaute, s’est retrouvée avec une facture d’électricité de 1600 euros à la fin du premier hiver dans son appartement. Elle a décidé de miser sur deux radiateurs à bain d’huile pour sa chambre et celle de sa fille, un radiateur soufflant pour sa salle de bain et un pôele à pétrole pour sa cuisine. Insuffisant selon elle. Certains matins en hiver, la température oscille entre 12 et 14 degrés dans sa cuisine.

13 degrés, c’est la température de l’appartement de Mélissa en hiver. Résultat, cette étudiante de Douai (Nord) enchaîne les angines mais son « propriétaire n’est pas près de faire des travaux… même si la toiture en mauvais état laisse entrer la pluie » quand elle est forte.

« Je suis en quelque sorte bloqué chez moi »

Lucas, lui réside à Valence (Drôme). Il est en colocation depuis près de cinq ans dans un appartement qu’il qualifie de véritable « passoire » avec « des fenêtres en bois d’origine à simple vitrage, une chaudière datant de 1993, des radiateurs bas de gamme en aluminium. Sans compter l’isolation intérieure entre les appartements qui est inexistante, avec de simples murs de briques. Il ne fait pas chaud, même pour moi qui ne suis pourtant pas frileux », dit-il avec pour conséquence « un souci d’humidité et des moisissures qui s’étendent et entrent dans les chambres. » Lucas dit avoir parlé de cette situation à son propriétaire mais qui « est plus étanche que mes propres fenêtres ». « J’envisage sérieusement de partir, mais mon statut de personne handicapée et sans emploi me ferme forcément des portes et je suis en quelque sorte bloqué chez moi sans possibilité de louer ailleurs ou d’acheter », explique Lucas qui malgré tout refuse de se plaindre plus que ça : « J’ai des soucis que d’autres bien moins lotis aimeraient avoir, sans-domiciles fixes et migrants par exemple. Mais si je peux un jour vivre dans un meilleur logement, je n’en serais pas mécontent ».