Corse: Charles Pieri en garde à vue mardi pour ses insultes supposées envers la veuve Erignac
ENQUETE•L’ancien leader du FLNC (Front de libération nationale corse) est soupçonné d’être l’auteur d’un message injurieux envers la veuve du préfet assassiné…20 Minutes avec AFP
L’ex-chef du FLNC Charles Pieri était en garde-à-vue ce mardi à la gendarmerie de Ghisonaccia, au sud d’Aleria, indique à 20 Minutes le groupement de gendarmerie de Haute Corse. Il a été convoqué ce mardi à 10 heures, a indiqué sur Twitter Sulidarita, l’association corse de défense des prisonniers dits politiques qui appelle à un rassemblement pour le soutenir. Il est sorti libre à 19h. Il devrait être convoqué à nouveau après l’analyse des éléments techniques – notamment du disque dur de son ordinateur — qui ont été saisis à son domicile lors d’une perquisition dans l’après-midi.
aPar ailleurs, « l’associu Sulidarita appelle ses militants et sympathisants à se réunir devant la gendarmerie de Ghisonaccia demain à partir de 10 heures suite à la convocation de Carlu Pieri, militant de Corsica Libera », le parti de Jean-Guy Talamoni dont il est récemment redevenu l’un des membres de l’exécutif, peut-on lire sur le compte Twitter de l’association.
Cette convocation intervient dans le cadre de l’enquête ouverte à la suite de la publication sur Facebook d’un message injurieux envers la veuve du préfet Erignac, sur un compte attribué à l’ex-chef du FLNC Charles Pieri, a précisé sur CNews Jacqueline Gourault, la « Madame Corse » du gouvernement.
« Il y a constitution d’une infraction pénale d’injure par voie de communication »
Ce message, qui compare Dominique Erignac aux femmes françaises ayant collaboré avec les Allemands pendant de la Seconde Guerre mondiale, a été publié ce mercredi vers 2 heures du matin, quelques heures après le discours prononcé mardi à Ajaccio par la veuve du préfet Claude Erignac lors de la cérémonie d’hommage à son mari. Il a été diffusé sur le compte Facebook « Di l’altu pianu », attribué à Charles Pieri, ex-leader du Front de libération nationale corse (FLNC).
« Il y a constitution d’une infraction pénale d’injure par voie de communication, qui a justifié l’ouverture d’une enquête judiciaire », avait indiqué dimanche le procureur de la République d’Ajaccio Eric Bouillard, précisant avoir effectué un signalement d’abus pour « offense » auprès du réseau social qui a été retiré le message samedi. Une enquête contre X a également été ouverte dès ce jeudi.
Talamoni et Simeoni condamnent
La convocation de Pieri intervient au même moment que la rencontre à Paris prévue à 10h30 entre Jacqueline Gourault, la « Madame Corse » du gouvernement et les dirigeants nationalistes Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni pour discuter de l’inscription de la Corse dans la Constitution.
La publication de ce message a suscité l’indignation tant dans la classe politique que dans la société civile insulaire. « Quel qu’en soit l’auteur, je n’en partage évidemment pour ma part ni la forme ni la teneur », a réagi ce lundi Jean-Guy Talamoni dans un communiqué.
« Le contenu de ce texte est inacceptable et contraire à ce que je suis et ce que je pense, au plan philosophique, éthique et politique », avait quant à lui dénoncé dès dimanche midi Gilles Simeoni, président du conseil exécutif corse. La Ligue des droits de l’Homme a, elle, condamné « fermement des propos d’une violence extrême, insupportables, méprisants […] injurieux pour Madame Erignac et pour toutes les femmes. »