VIDEO. «Le nombre de SDF est sous-estimé» en France, dénonce Louis Gallois
SANS-ABRI•Le président de la Fédération des acteurs de la solidarité accuse certains préfets de ne pas compter certaines catégories de sans-abri…H. B. avec AFP
«Je déplore une volonté politique de minorer le nombre de SDF ». Le président de la Fédération des acteurs de la solidarité, Louis Gallois a appelé ce dimanche le gouvernement à un « travail de fond » sur ce sujet dans une interview accordée au Journal du Dimanche.
Sans « nier les efforts du gouvernement » et « l’objectif ambitieux » qu’avait fixé Emmanuel Macron de ne plus avoir de personnes à la rue fin 2017, l’ancien président de la SNCF s’indigne des récentes polémiques lancées dans la majorité sur le nombre de sans-abri.
Louis Gallois déplore « une volonté politique de minorer le nombre de SDF », et demande une « nouvelle enquête pour avoir des chiffres actualisés ». La dernière enquête de l’Insee, en 2012, recensait 143.000 SDF. « Je pense que les préfets se sentent liés par l’engagement pris par le président » et minorent les chiffres dans leurs régions, explique-t-il, avant d’affirmer : « Je ne crois pas qu’on traitera le problème des SDF par un traitement comptable ».
Il réclame une « nouvelle enquête pour avoir des chiffres actualisés »
Les propos du secrétaire d’Etat en charge du Logement, Julien Denormandie, selon qui seulement une cinquantaine d’hommes isolés dorment dans la rue en Ile-de-France, sont pour lui « insupportables ». « Aucun Parisien ne peut donner foi à de telles déclarations », affirme-t-il. Il fustige aussi les déclarations du député LREM de Paris, Sylvain Maillard, pour qui la majorité des SDF choisit de dormir dehors. « Ces cas restent marginaux. En faire une règle générale, c’est extrêmement choquant », estime-t-il.
«Je refuse totalement une telle accusation»
«Je refuse ce que dit Louis Gallois, comme quoi le gouvernement chercherait à minimiser les chiffres. Je refuse totalement une telle accusation», a répliqué Julien Denormandie, secrétaire d'État auprès du ministre de la Cohésion des territoires, durant Le grand jury RTL/Le Figaro/LCI, soulignant que «s'il y a bien une chose que fait toujours ce gouvernement, c'est partir de la réalité».
«Je parle du nombre de personnes qui appellent le Samu social de Paris en fin de journée et à qui on dit (...) "nous ne sommes pas en capacité de vous offrir un hébergement" (...), le chiffre correspond précisément à cela», mais «ce chiffre évidemment, évidemment ne correspond pas au nombre de personnes qui dorment dans la rue», s'est défendu de secrétaire d'Etat.